jeudi 30 août 2012

Vaches, clôture et médiation locale

Dans le post précédent j'ai expliqué les problèmes d'incursions de vaches que l'on avait. Ces problèmes ont apparemment connu une fin heureuse.

Il y a quelques jours, en fin d'après-midi deux vaches étaient dans la propriété. Dans un premier temps j'ai essayé de faire comprendre au berger qu'ils devaient les chercher; il n'a pas voulu. Ensuite j'ai essayé de chasser les deux vaches mais elles étaient un peu belliqueuses. J'avais alors fait le choix de les laisser finir leur repas (l'herbe ne manque pas) pensant qu'elles partiraient ensuite.

Cependant un de nos traducteurs est arrivé et s'est lancé dans une longue discussion avec le berger. Apparemment cette discussion n'a pas été plus fructueuse que mes tentatives. Il a alors décidé d'attacher les deux vaches à des arbres et de fermer la porte d'entrée. Du coup, les vaches étaient prises en otage chez nous.
La réaction du berger était alors rapide et prévisible; il a décidé de faire venir des gens de sa parenté.

Dans les minutes qui ont suivi on m'a alors prévenu qu'il y allait avoir une réunion pour régler cette affaire. J'ai participé à une médiation.
J'ai vite compris que plusieurs de nos amis, exaspérés par les incursions (et peut-être sentant que je ne savais pas quoi faire) avaient décidé de prendre le taureau par les cornes (c'est le cas de dire!). Ils voulaient que ces problèmes soient définitivement réglés.

Les débuts de la médiation étaient un peu difficiles. Nos amis monkolés expliquaient aux chefs peuhls le problème à savoir que des bergers (ce sont souvent des jeunes) faisaient entrer délibéremment les vaches. On avait effectivement vu à plusieurs reprises que les portes avaient été ouvertes.
Mais les chefs expliquaient que cela n'était pas possible que les choses se passent comme cela.

Puis, le conseiller du délégué (un représentant du maire dans le village) m'a demandé de donner mon avis ce que j'ai fait en monkolé. J'ai expliqué qu'il y avait des incursions, que les portes avaient été ouvertes et que si on avait mis une clôture c'était pour éviter ces problèmes.
Il m'a ensuite demander ce que je voulais (question piège!). Il a été suggéré que les chefs peuhls me demandent pardon pour les problèmes et qu'une fois cette demande acceptée les problèmes cesseraient.

La demande de pardon a été faite et j'ai accepté. Ensuite on a libéré les vaches et on s'est salué. Depuis, on n'a eu aucun problème.

Quelques leçons que je retiens de cet épisode:
  • D'abord j'ai été touché du soin que nos amis prennent de nous et du fait qu'ils avaient bien analysé la situation (incursions délibérées, difficulté de savoir quoi faire etc.). Et même si la prise d'otage des vaches étaient une idée surprenante, c'était pour eux une façon de nous aider.
  • Ensuite, le médiateur a été très bon: calme, écoutant les parties, essayant de résoudre le différent.
  • Chaque partie faisait preuve de bonne volonté et tous voulaient que les choses puissent se régler localement et sans faire intervenir d'autres autorités.
  • Enfin, ça me tente d'apprendre la langue peuhle! Même si toute la médiation s'est faite en monkolé, j'aurais bien voulu comprendre encore plus de choses dans les délibérations.

lundi 27 août 2012

Vaches, clôture et ne pas faire de vagues

Il y a quelques mois nous avons fait construire un mur de clôture autour des bâtiments qui sont sur notre propriété (voir ici et ). L'idée était de protéger les maisons et d'empêcher les intrusions sur la propriété. En effet, il arrivait assez fréquemment que des bergers et des vaches viennent (et causent parfois des dégats).
Une des réserves initiales que j'avais par rapport à cette
clôture était le fait de s'emmurer et de rendre plus difficile les visites. Cependant, nos amis du village soutenaient que c'était la meilleure chose à faire. D'ailleurs, dès que possible, les gens construisent autour de leur terrain soit une clôture en bois et tige de mil soit des murs en ciment.

Quelques mois après la fin des travaux, et comme mon naturel pessimiste le craignait, les incursions n'ont pas cessé et plusieurs fois il a fallu chasser des vaches qui étaient entrées par la porte de la propriété.
Je restais sur ma ligne de conduite de laisser la porte ouverte mais les choses ne semblaient pas s'arranger.

Un des problèmes que j'avais était que j'ai du mal à chasser les bergers qui étaient là près des vaches (i) car je ne parle pas la langue peuhle, (ii) car j'avais peur de passer pour le méchant, (iii) car je ne voulais pas déclencher un scandale.

Du coup, la peur de faire des vagues était plus forte que mon respect du droit de propriété.
Mais nos collègues de travail monkolés étaient un peu fatigués par les incursions et mon inaction.

Heureusement les choses ont évolué il y a quelques jours (affaire à suivre).

mercredi 15 août 2012

Un menuisier, une institutrice et d'autres

Durant l'année écoulé on a accueilli plusieurs jeunes qui étaient au Bénin pour de courts séjours.
Ils sont venus, pour une petite durée de temps, nous aider dans des domaines qui ne sont pas nos points forts.



Ainsi, Peter a supervisé très activement (voir la photo) la construction d'un toit à une paillotte. De son côté, Christielle a fait l'école pour Simon pendant un mois. Elle a, en particulier, apporté ses compétences dans le domaine artistique et dans celui des travaux manuels (mes points faibles).

En plus de l'aide ponctuelle, c'était enrichissant de discuter avec des personnes qui arrivent avec un regard neuf. C'était bien d'entendre leurs questions ou leurs remarques et de réfléchir à cela. C'était bien d'être stimulé dans les réflexions mais aussi d'être poussé à analyser notre travail.