mardi 30 décembre 2014

Abécédaire (partiel) de l'année 2014

L'année 2014 touche à sa fin et pour en faire un petit bilan, voici un abécédaire (partiel eu égard aux lettres qui manquent) résumant mes impressions sur les douze derniers mois.

A comme ambassade. En janvier dernier nous sommes allés à l'ambassade de France à l'invitation de l'ambassadrice pour fêter la déclaration de nationalité française d'Hilary. C'était une petite expédition d'autant que plusieurs d'entre nous devait acheter des vêtements adaptés. Malgré cela ça reste un bon moment et on garde de bons souvenirs de la cérémonie et de la réception. Pour plus de détails, lire ici.

B comme banque. De façon à essayer de limiter nos déplacements, on a commencé à utiliser les services d'une banque à Kandi (voir ici aussi). Dans une certaine mesure, l'objectif est atteint, on n'a pas à aller à Parakou pour retirer l'argent dont on a besoin. Par contre, il y a très souvent une longue, longue queue. Du coup, mon hypothèse de travail est de prévoir trois heures minimum pour aller à la banque (le distributeur de billets est surtout là pour la décoration apparemment).

C comme collègues. Beaucoup de choses sont rendues possibles avec l'aide de nos amis et de nos collègues. Ce sont eux qui parfois rendent possibles des démarches. Un petit exemple ici concernant l'inscription des enfants pour l'année scolaire (lire ici).

D comme déceptions. Il y aura eu des déceptions au niveau professionnel cette année. La fin de l'année a mis en évidence que si les enseignements que je fais dans les églises sont appréciés, je n'arrive pas à encourager d'autres à se lancer et je n'arrive pas non plus à créer un rythme ou une dynamique d'enseignements réguliers. Pour ce dernier point j'en suis partiellement responsable. J'ai été absent (pour des raisons administratives ou professionnelles) une semaine par mois durant le dernier trimestre. Mais il me semble que parfois les formations que je fais servent un peu à boucher les trous dans le programme.
Les déceptions ont aussi été grande au sein de l'organisation avec laquelle on travaille. En étant optimiste je dirais que les choses n'avancent pas mais parfois elles donnent l'impression de reculer. Ca ne crée pas une ambiance positive.
Cela dit, aux lettres S et T il y a aussi des encouragements.

E comme ébola. 2014 sera l'année où le virus Ebola s'est installé en Afrique de l'Ouest. Ebola n'était pas une découverte pour moi; j'ai étudié la virologie et j'avais pu visiter un laboratoire spécialisé à Lyon. Néanmoins, plusieurs de nos collègues travaillant au Libéria ont été infectés mais guéris grâce à Dieu.
Au chapitre des maladies infectieuses, il faut noter que le Bénin aura très vite réussi à arrêter une épidémie de fièvre de Lassa durant le mois de novembre. Les structures sanitaires locales ont très bien réglé la situation.

F comme family fun day. Cette journée de détente en famille est un des points forts de l'année pour les enfants. Cette année encore nous y sommes allés et nous nous y sommes bien amusés. Simon garde un bon souvenir du trophé qu'il a remporté au concours de lancer d'oeuf. L'objectif était de protéger un oeuf pour qu'il résiste à une chute de plus de 60 mètres de haut. Simon est le seul des participants dont l'oeuf n'a pas résisté mais du coup c'est lui qui a eu le trophé!

G comme Goldingay. Au mois de juillet j'ai fini de lire le premier volume de sa trilogie sur la théologie de l'Ancien Testament soit plus de huit cents pages. J'ai appris deux choses en lisant ce livre: (1) pour attaquer ce genre d'ouvrage il est bon d'y consacrer un peu de temps chaque jour (2) je ne suis pas capable de me souvenir de tout ce que j'ai lu mais je crois que la façon dont l'auteur procède m'a influencé dans mon travail d'enseignement.

H comme Half of a Yellow Sun, roman de Chimamanda Ngozi Adichie. C'est le second roman de cette auteure que j'ai lu cette année (le premier étant Purple Hibiscus). Ce roman se passe au Nigéria avant, pendant et après la guerre du Biafra. Outre de me faire découvrir ce qu'était la guerre du Biafra, ce roman montre les tensions qui existaient au Nigéria durant les années 1960, et cela donne un éclairage utile sur la situation actuelle.

J comme jeunesse. Je ne connais pas le chiffre exact mais la jeunesse représente une part très importante de la population béninoise. L'année 2014 m'aura permis de voir qu'il y a des choses à faire avec les jeunes et je suis en train de mettre en place des formations pour eux. Mon objectif serait de les équiper pour évoluer dans un monde qui change très très vite. C'est un peu vague comme description mais il y a beaucoup de choses à faire.

L comme langue et progrès linguistique. Il y a quelques jours je me suis rendu compte de ce que je crois être des progrès dans ma compréhension de la langue monkolée. Je me suis rendu compte en entendant une prédication que j'avais l'impression de presque tout comprendre même si, bizarrement, j'aurais été incapable de tout traduire en français. J'espère ne pas me tromper ou me survaloriser mais c'est encourageant d'avoir cette impression.

N comme netsuke. Les netsuke sont des figurines de porcelaine d'origine japonaise qui ont fait l'objet d'une grande mode au XIXème siècle. C'est ce que j'ai découvert en lisant The Hare with Amber Eyes de
Edmund de Waal. Ce livre est très intéressant car il permet de découvrir la vie d'une famille de banquiers et financiers dans l'Europe des XIXème et XXème siècle en suivant une collection de figurines en procelaine.

R comme routes. Un collègue qui est arrivé au Bénin dans les années 1960 m'a une fois dit qu'il pensait qu'un des avantages de rester longtemps au Bénin c'est qu'il verrait les routes s'améliorer. Cela aura été temporairement vrai. Après avoir profité pendant quelques mois d'une belle route, la saison des pluies 2014 aura révélé que détourner une grande partie du ciment pour la construction de la route fait que la route ne tient pas et se dégrade plus vite qu'elle n'aura été reconstruite. C'est triste, c'est pénible et beaucoup (y compris nos amis et collègues béninois) doute que cela aide le pays à aller de l'avant.

S comme scolarisation. J'aime enseigner et j'aime bien enseigner l'école primaire. Cela se passe bien (même s'il y a des jours meilleurs que d'autres) et je pense que mes deux élèves sont aussi contents que moi. En plus, je comprends de mieux en mieux comment les choses fonctionnent et parvient à mieux utiliser tous les outils qui existent.

T comme traduction. S'il y a eu des déceptions cette année, j'ai eu le plaisir de voir que le travail de traduction avance bien. Autant le travail de production des brouillons que celui de vérification des livres traduits avance. 2015 devrait voir une première étape importante franchie car les traducteurs devraient finir les brouillons de tous les livres de l'Ancien Testament. Ce n'est qu'une première étape et il en reste beaucoup d'autres mais c'est un moment important.

V comme voeux. Pour finir cette liste, meilleurs voeux pour 2015.

Fausses congères ou vrai coton?

Dimanche matin dernier, on pouvait presque penser qu'il y avait des congères devant chez nous. Cela venait après des matinées très fraîches (température inférieure à 15°C le matin).

On peut voir cela sur la photo suivante ...



... du coton qui était tombé d'un camion.

D'ailleurs la seconde photo montre le camion qui a perdu une partie de son chargement de coton en essayant de passer sous un arbre dont les branches basses étaient trop basses pour la hauteur de son tas de coton. La bâche avait été arrachée laissant tomber le coton.


vendredi 26 décembre 2014

Culte de Noël

Hier, 25 décembre c'était le culte de Noël à l'église.

La grande difficulté que nous avons chaque année est de savoir à quelle heure arriver. Normalement, on arrive à l'église à 8h50 pour le culte mais on sait que le jour de Noël le programme est un peu bousculé. Pour rendre les choses plus confuses, le pasteur avait encouragé tout le monde à venir pour 9h et même 8h30 (ce que l'on sait impossible).

Nous sommes arrivés parmi les premiers juste avant 9h00. Quelques minutes après notre arrivée, et alors que la chorale n'est pas encore en place, les premiers chants commencent. Puis vers 9h30 la chorale est là et commence à chanter les chants de Noël. Les chants de Noël sont, logiquement, des chants qui parlent de Noël et qui ne sont chantés que dans les semaines qui précèdent le 25 décembre.

A 10h le président du culte commence le culte et donne un programme. La première partie est consacrée aux remerciements et sujets de réjouissance. Il y a beaucoup de nouveaux chants qui sont présentés par différentes personnes ainsi que des sketches. Ce qui est aussi amusant c'est qu'il y a un peu de bousculade, plusieurs cherchant à positionner leur téléphone portable près des chanteurs et musiciens pour les enregistrer. C'est comme cela que les nouveaux chants se diffusent.
Ensuite il y a les sujets de prière qui sont présentés (mais je quitte avant le fin de ce temps pour rentrer aider Hilary) et le message.

Il me semble qu'il y a trois buts dans ce culte: fêter la naissance de Jésus mais aussi exprimer la reconnaissance pour l'année qui s'achève et prier d l'année à venir.
C'était en tous cas un très très bon moment passé avec nos amis.

mercredi 24 décembre 2014

Moto, petites économies et grandes dépenses

Les motos servent à transporter toutes sortes de choses. Parfois c'est amusant, comme la photo ci-dessous mais parfois c'est dangereux comme quand une personne choisit de transporter trop de choses.



A cette époque de l'année, on croise beaucoup de motos qui transportent les sacs de récolte fixés un peu précairement. C'est, de mon point de vue d'automobiliste, assez dangereux car les sacs sont lourds et déséquilibrent les motos.

Un ami avait achevé sa récolte et a demandé à un jeune homme de transporter les sacs de maïs de son champ à la maison. Il lui a confié sa moto car il avait calculé que cela devait revenir moins cher que de louer les services d'une petite camionnette (environ 10.000 F CFA).
Le jeune homme a commencé le travail mais il a fait une mauvaise chute avec la moto et c'est blessé à la jambe. Les blessures n'étaient pas trop graves mais demandaient quand même des soins. La moto quant à elle a dû subir de grandes réparations qui coûtaient au final plus du double du coût de la location d'un véhicule.

Dans une certaine mesure, je peux comprendre le raisonnement. Comme tout le monde rentre les récoltes en ce moment, les transporteurs, propriétaires de camions et camionnettes en profitent bien.
Cependant, un économie sur le coût de transport s'est transformée en grosses dépenses.
Mais il n'est pas sûr que dans l'avenir ce même épisode ne se reproduise pas. En effet, beaucoup de gens se concentrent sur les économies visibles sur le moment sans prendre en compte les risques ou les conséquences à long terme.

lundi 15 décembre 2014

Mondialisation et Milo

J'ai déjà eu l'occasion d'écrire sur les produits que l'on trouve ici en faisant les courses et le fait que la mondialisation des échanges se manifeste par des origines très variées (lire ici par exemple). J'en ai eu une nouvelle preuve avec la boisson chocolatée Milo.

Nous avons découvert le Milo en arrivant au Bénin. C'est une boisson chocolatée qui se boit chaude ou froide et en général dans laquelle les gens ajoutent beaucoup de sucre. Nos enfants aiment bien cela mais cette boisson est réservée pour les jours de pluie (donc certainement pas en ce moment!).

J'avais toujours eu l'habitude de voir sur l'emballage des boites de Milo des jeunes garçons en tenue de foot, façon de montrer que c'est une boisson idéale pour les enfants sportifs.
Récemment un autre type de boite est apparue (à gauche sur la photo).



En regardant les inscriptions il apparaît que ce sont des boites de Milo pour le marché asiatique qui sont arrivées en Afrique de l'Ouest!
Et en Asie comme en Afrique de l'Ouest, le Milo est la boisson des jeunes sportifs.


mardi 9 décembre 2014

On n'est plus en 1995

La fête de Noël s'approche et notre église commence à préparer cela. Il y a une dizaine de jours, le concours de Noël a été annoncé et cela semble demander encore plus d'organisation que l'année passée.

Dès que j'ai entendu que le concours était annoncé je me suis dit que j'allais surement être mis à contribution et cela n'a pas manqué. Deux responsables des activités pour les enfants discutaient et l'un d'eux disaient qu'il fallait absolument me demander de mettre en page le questionnaire sur ordinateur pour que ce soit plus beau. Son collègue était un peu réservé mais le plus jeune a clos la discussion en disant (en français alors que la discussion était en monkolé) "on n'est plus en 1995" sous-entendu ne plus faire des questionnaires manuscrits mais des questionnaires préparés à l'ordinateur.

C'est amusant que cette expression "
on n'est plus en 1995" ait été utilisée comme argument ultime.
  • En 1995, j'étais à la fac et on rédigeait nos rapports de travaux pratiques de façon manuscrite (Hilary dirait que l'informatique était plus utilisée au Royaume-Uni).
  • Actuellement, on demande de plus en plus aux étudiants béninois d'avoir un ordinateur sans se poser la question de savoir quelles sont les ressources dont ils disposent.
  • Mais à vouloir tout faire du mieux possible ou tout faire comme en 2014, cela fait que pour préparer le questionnaire du concours de Noël il faut trouver quelqu'un qui puisse le saisir et l'imprimer c'est-à-dire moi. Ce sera dur pour Noël 2015 étant donné qu'on sera en Europe!