jeudi 31 mars 2016

A propos de Bruxelles et des langues

Nous avons passé un week-end à Bruxelles et Hilary en a fait un résumé ici (à lire en anglais).



Depuis le centre des congrès vers le Palais Royal


Parmi les choses intéressantes que j'ai pu remarquer durant le week-end une est à propos des langues.

Nous étions logés chez des amis qui habitent dans une ville flamande à une dizaine de kilomètres de Bruxelles. Par contre Bruxelles est une ville où cohabitent le français et le flamand (ainsi que l'anglais du fait des nombreux expatriés). On a donc pu rencontrer des panneaux indicateurs qui réflètent cette diversité linguistique.

Ce sont d'ailleurs certains de ces panneaux qui ont déclenché une réaction intéressante de l'un de nos enfants. Notre aîné s'est dit frustré de ne pas comprendre les panneaux rédigés en flamand. Il était plus content quand les panneau étaient rédigés en flamand et en français.
Plus tard dans le week-end il a commencé à se lancer dans des déductions sur le sens des mots en flamand et c'est dit intéressé par l'apprentissage du flamand.

Toujours à propos de langue, Hilary m'a conseillé de regarder cette vidéo très intéressante. Le titre en est "9 Language Boy Meets 6 Language Girl" et le lien est .

mercredi 16 mars 2016

A propos des classes moyennes en Afrique

Le blog Afrique Décryptages de l'IFRI avait un article très intéressant en fin d'année 2015. Cet article, 'Identifier les classes moyennes africaines : Diversité, spécificités et pratiques de consommation sous contrainte' se trouve ici.
L'auteure, Clélie Nallet, y explique comment on peut identifier les classes moyennes africaines et quelles sont leurs caractéristiques.


Même si l'auteure semble avoir davantage travaillé en Afrique de l'Est qu'en Afrique de l'Ouest et dans un milieu urbain, certaines des choses qu'elle écrivait correspondent à mon expérience alors même qu'on vient de passer six années dans un village.

Beaucoup des gens que nous côtoyons dans notre village auraient tendance à se décrire comme pauvres et certainement pas comme riches.
Pourtant, j'ai remarqué par exemple qu'au cours des dernières années le parc de motos s'est renouvelé régulièrement et que plusieurs sont « montés en gamme ». Certains semblent même avoir pu investir dans l'achat de petits triporteurs (voir ici) qu'ils utilisent pour eux-mêmes mais dont ils louent aussi les services.
Les smartphones ont commencé à faire une percée.
Et puis, on a pu voir beaucoup de maisons en construction ou en amélioration. Ce sont loin d'être des villas (selon la terminologie locale) mais elles sont agréables et assez sûres.


De mon point de vue, ce sont autant des signes que les gens ont progressivement davantage de moyens financiers. Je ne dirais pas qu'ils soient riches mais ils ne sont plus aussi  pauvres qu'avant.

Par contre, il est aussi clair qu'à certaines périodes de l'année des personnes ont des difficultés financières. C'est notamment le cas pendant la période des travaux agricoles où les revenus sont inexistants et les réserves de l'année passée sont épuisées. De fait, une maladie ou un accident peut avoir des conséquences financières importantes.


C'est donc dans ce contexte que je relève quelques éléments intéressants dans l'article cité plus haut:

« Des chercheurs préfèrent alors parler de 'petite prospérité' plutôt que de classes moyennes. Cela permet de ne pas calquer les dynamiques des pays occidentaux ou émergents au continent africain et de garder à l’esprit que les pratiques de ces classes moyennes africaines sont très particulières. »
Je trouve que l'expression 'petite prospérité' est bien adaptée à la majorité (mais pas la totalité) des gens dans notre contexte. En tous cas cette expression me semble adaptée à ce que j'ai pu voir chez nos amis.

Une autre chose intéressante se trouve dans la citation suivante : « Les classes moyennes africaines mettent en place des stratégies pour se prémunir du déclassement et permettre une évolution sociale à leurs enfants. On note ici qu’un certain optimisme et un espoir dans l’avenir (au moins pour les enfants) sont une autre caractéristique essentielle de ce groupe. La 'tension' principale se joue sur la nécessité de maintenir le foyer hors de la précarité tout en lui donnant les moyens d’atteindre ses objectifs d’ascension, avec des ressources limitées. »

Nous avons commencé à observer ce phénomène de familles qui cherche à donner aux enfants les chances de réussir leurs études. Cela passe souvent par l'inscription dans un établissement privé et/ou l'emploi d'un répétiteur. Cela demande donc d'avoir des moyens pour financer ces investissements car c'est, je pense, vu comme un investissement fait par la famille.

Juste après, l'auteure écrit : « La stratégie la plus courante est la multiplication des activités : en plus d’une activité formelle qui apporte un statut et des avantages sociaux, les classes moyennes ont des "business" plus informels qui permettent de compléter les revenus et d’en diversifier les sources. […] Les revenus ainsi créés permettent d’investir dans l’éducation des enfants, dont le nombre est de plus en plus limité. »

Si l'activité agricole est l'activité de base dans notre village, de plus en plus de personnes cherchent à avoir une autre activité. Je vois cela chez les hommes qui sont aussi chauffeurs de taxi-motos, peintre en bâtiment, propriétaire d'arbres fruitiers etc.
Enfin, si l'on ne voit pas encore nécessairement une baisse du nombre d'enfants par famille, c'est une des questions les plus discutées quand on parle de famille ou de couple.


Dans la suite de l'article, il est parlé des habitudes de consommation mais l'auteure décrit des phénomènes très différents de ceux que nous observons.

Source : Clélie Nallet, 'Identifier les classes moyennes africaines : Diversité, spécificités et pratiques de consommation sous contrainte', blog Afrique Décryptages, 8 décembre 2015, accédé le 8 décembre 2015 depuis https://afriquedecryptages.wordpress.com/2015/12/08/identifier-les-classes-moyennes-africaines-diversite-specificites-et-pratiques-de-consommation-sous-contrainte/

samedi 5 mars 2016

A propos de Lagos

Il y a quelques jours le journal britannique The Guardian a organisé ce qu'il appelle une Guardian Lagos Week (voir ici en anglais). Au cours de cette semaine spéciale consacrée à Lagos de nombreux articles à propos de la plus grande ville d'Afrique de l'Ouest étaient disponibles.

Je ne suis jamais allé à Lagos mais cette ville a la réputation d'être une mégalopole bien différente de Cotonou. J'ai trouvé donc intéressant d'en lire davantage.

Il y a quelques articles (en anglais) qui ressortent:
  • Une vidéo qui donne la parole à des habitants de Lagos à propos des coupures d'électricité ('We iron at the office': the ingenious ways Lagos copes with blackouts, [On fait le repassage au bureau, les moyens ingénieux des habitants de Lagos pour supporter les coupures de courant] ici). Cette vidéo utilise le même fond sonore que celui qu'on a parfois à Cotonou (bruit de groupes électrogènes).
  • Un reportage sur le village de Makoko qui est un quartier flottant de Lagos (avec dans l'article une vidéo intéressante sur l'école de Makoko). Le titre est "Inside Makoko: danger and ingenuity in the world's biggest floating slum" et le lien est .
  • Enfin, un article sur les mariages à Lagos et le fait que la tendance est que les mariages sont toujours plus grands et plus somptueux. Le titre est "'Go big or go home': planning the perfect Lagos wedding" et le lien ici. A mon avis, cette tendance n'est pas propre à Lagos seulement; on la voit au village (dans des proportions, certes, notablement plus faibles - et sans Instagram)

Dans l'ensemble j'ai trouvé ce dossier fascinant et j'ai appris beaucoup de choses sur Lagos et la vie dans cette ville. Ce qui est aussi intéressant pour moi c'est de voir le décalage qui existe entre la vie que l'on a au village et la vie que d'autres peuvent avoir dans une capitale ouest-africaine.

mardi 1 mars 2016

Elections à venir

L'année dernière nous avions assisté (pour autant que le terme soit juste) aux élections législatives au Bénin. J'en avais parlé ici.
Cette année les élections présidentielles auront lieu dans quelques jours.

Je ne suis pas trop la façon dont se déroule la campagne électorale mais j'imagine qu'elle est disputée.
Voici des liens qui peuvent aider à suivre la campagne.

  • Le site du journal le Monde a mis en ligne (ici) une vidéo qui explique les principales candidatures. C'était intéressant à regarder même si je ne peux pas dire si la vidéo réflète exactement le déroulement des débats.
  • C'est aussi utile de consulter les articles sur le site de RFI (voir ici) qui a fait des reportages à Cotonou et Parakou.