mardi 27 avril 2010

Uniforme et fête

Il y a une dizaine de jours, nous avons assisté à la fête de départ de notre collègue Grace, fête qui était organisée par les églises monkolées. C'était la première fois que l'on assistait à une manifestation comme cela et ça a été une très bonne expérience.


On a aussi pu observer quelque chose qui est souvent fait pour un mariage ou une fête (Noël, Nouvel An, Pâque ou tout autre célébration) et qui est d'avoir un uniforme que les participants peuvent porter.


L'uniforme est en général un tissu pagne qui est choisi spécialement pour l'occasion et qui sert à identifier les participant-e-s. Il est parfois possible, concession à la modernité, que le pagne soit remplacé par un t-shirt, c'est ce que les jeunes font souvent pour des fêtes.



Donc pour la fête en l'honneur de notre collègue, un uniforme avait été choisi et nombreux étaient les personnes qui le portait (comme le montre les photos).


Ce que je trouve intéressant avec l'uniforme c'est que pour une occasion festive, on laisse la possiilité que tout le monde puisse être habillé de la même manière (ou au moins avec le même tissu). Une amie béninoise nous a dit que parfois pour un mariage, les jeunes filles peuvent choisir d'avoir le même tissu et le même modèle mais aussi les mêmes chaussures, la même coiffure, le même petit sac.



On est donc loin des traditions occidentales actuelles où, en étant un peu réducteur, la faute de gout c'est de porter le même vêtement qu'un-e autre personne lors d'une fête. Peut-être, mais je peux me tromper, cet uniforme est un moyen d'affirmer son identité et son appartenance à un groupe.Cela étant, si un groupe (comme par exemple) les jeunes choisis de faire un uniforme pour Pâque ou Noël, ils veilleront que personne d'autres dans l'église ne choisisse le même car ce serait une faute de gout.





Avec Hilary et les garçons ont avait fait faire des costumes pour la fête avec le tissu.



PS: Et pour la petite histoire, les organisateurs avaient posés quelques conditions pour le choix du pagne en termes de couleurs (pour que cela aille bien à notre collègue Grace) mais aussi il fallait que ce tissu n'ait jamais encore été vendu à Kandi (donc une sorte de tissu exclusif donc le premier ballot mis en vente a été acheté par une couturière du village).

dimanche 25 avril 2010

Santé des garçons

preuve de vaccinationUne des choses dont nous sommes très reconnaissants c'est que la santé des garçons a été bonne depuis notre arrivée au Bénin. Pas de maladies graves; seulement quelques rhumes et quelques troubles digestifs qui sont rapidement passés.

Et la santé des garçons est plutôt bien suivie.
Aujourd'hui, et pour la deuxième fois depuis notre arrivée à Pèdè, on a eu la visite d'une équipe de vaccination. A chaque fois ce sont deux hommes qui sont venus et qui ont fait la vaccination contre la polio (vaccin sous forme orale). Au cours de la visite ils donnent d'autres choses comme des compléments vitaminiques ou un traitement anti-parasitaire.
Ensuite, ils font un signe sur la main des garçons pour que l'on sache qu'ils ont été vu.

Ils semblent que ces équipes passent régulièrement pour faire le suivi de tous les enfants du village et s'assurer que les vaccinations sont faites. En effet, il y a régulièrement des campagnes de vaccinations. C'est
dans le cadre d'une campagne gouvernementale que Benjamin avait eu, en décembre, le vaccin contre la fièvre jaune.

PS: la photo montre une indication laissée sur le portail de la concession indiquant qu'en mars on avait eu une visite de l'équipe de vaccination.

mercredi 14 avril 2010

Politesse

Dans un post précédent, je rapportais que la façon que j'ai d'être poli et qui est adaptée à la France, doit être révisée au Bénin.

La politesse est conçue de façon différente. Au risque d'être un peu dans l'erreur ou de trop simplifier, je dirais qu'elle concerne d'autres domaines et en particulier le respect à montrer aux autres. Voici quelques exemples:

  • On apprend à un enfant qu'il doit toujours donner avec la main droite. Utiliser la main gauche est une insulte (même s'il est possible de s'excuser ou de contourner la difficulté - a priori sujet d'un autre post).
  • On appelle un homme ou une dame « Papa » ou « Maman » comme marque de respect.
  • On ne dit pas qu'une personne plus âgée que soi à tort, on dit qu'elle n'a pas raison. Ça paraît un peu choquant quand on vient d'une culture occidentale dans laquelle on est très fier de tout se dire mais ici c'est une façon de marquer le respect pour quelqu'un de plus âgé.

Ce sont quelques exemples que j'ai pu voir et la liste va surement s'étendre avec le temps.

mardi 13 avril 2010

Premières fraises

English translation below

Hilary a déjà publié des posts sur des fruits intéressants que nous avons découvert et dégusté (lire ici).
Plutôt que de la plagier, voici une photo de fruits délicieux que des amis qui travaillent à Niamey nous ont envoyé la semaine dernière. Il est vrai qu'ils ont un air de familiarité mais ce sont bien des fruits locaux (en tous cas qui ont poussé à Niamey).


Ce sont des fraises qui sont cultivées à Niamey (Niger). Alors que l'on est toujours en saison chaude (et sèche), et alors que les premières fraises ne sont pas encore mures en Europe, nous avons déjà pu en déguster.
* * *

Hilary has already published some photos of fruits we've tasted here in Benin (read here). I'm doing the same today although, these fruits are well known in Europe. Yes, last week we had strawberries. They were sent to us by some friends living in Niamey and these strawberries are grown there.

vendredi 9 avril 2010

Savoir demander et inviter

Une des leçons que j'ai apprise quelques mois après notre arrivée au Bénin c'est que la politesse comme elle est conçue en Europe ne sert pas forcément ici. C'est pas mauvais mais ça ne donne aucun avantage. On pourrait dire que ça fait entendre qu'on est des étrangers mais la couleur de peau est déjà une indication!

Un jour, je suis allé dans un magasin où on connait bien les vendeuses. Je commence à dire ce que je veux « du sucre, s'il vous plait; de la farine s'il vous plait; etc. » Et pendant que je suis en train d'être servi, une des vendeuses me dit qu'il ne faut pas demander comme cela car je n'ai pas à m'excuser.
En discutant avec notre tuteur de langue, il me dit que on ne dit pas s'il te plaît ou s'il vous plaît à un vendeur. En effet, son rôle est de me servir car je suis le client. Et il est vrai qu'en observant d'autres faire leurs courses, les personnes parlent très directement: « du sucre », « des haricots » etc.

Un autre exemple, un jour je devais aller à Pèdè (quand on était encore à Parakou). Comme j'y allais en voiture, je me suis dit que si notre tuteur voulait venir avec moi ce serait bien (Pèdè est son village).
Donc lors d'un cours, je lui demande (en monkolé): "est-ce que tu veux m'accompagner au village".
Sa réponse est « Non! On ne dit pas comme ça ». j'aurais du dire « Accompagne-moi »
L'une des difficultés c'est que du coup, la personne qui reçoit cette demande est plus ou moins obligée d'accepter car on ne refuse pas.

C'est un peu pareil avec les repas (et là c'est à la fois mon observation et ce que dit David Maranz dans African Friends and Money Matters). Quand on mange, il est bon d'inviter les personnes qui seraient de passage à la maison. mais si on dit « est-ce que tu veux rester manger? », la personne va dire « non » même si elle veut bien. Ce qu'il faut dire c'est « tu reste manger! » sans question et sans laisser de choix. Et comme nous l'ont expliqué plusieurs amis béninois, même si la personne n'aime pas la nourriture elle devra manger.

vendredi 2 avril 2010

Frustration linguistique

Depuis que nous sommes arrivés au village nous expérimentons un peu de frustration par rapport à notre niveau de langue.
Nous savions que l'on aurait des difficultés à comprendre la langue vu qu'on n'avait pas encore vécu dans un environnement monkolophone, mais savoir une chose et l'expérimenter sont un peu différents.

La frustration vient essentiellement du fait qu'on a des niveaux assez différents dans nos compétences en monkolé.
  • On arrive sans trop de problème à lire. Cela s'explique assez facilement parce que le monkolé s'écrit phonétiquement. Là où on a du mal c'est à mettre les tons parce qu'à l'écrit, on ne les indique pas pour ne pas surcharger le texte.
  • On arrive aussi à écrire (là encore le fait que l'écriture soit phonétique aide beaucoup).
  • On peut parvenir à s'exprimer un peu à l'oral, raconter ce qu'on fait, poser des questions etc. Ainsi j'avais pu expliquer à une dame qui travaille pour nous qu'elle devait venir travailler même si on s'absentait durant une journée pour aller à Malanville. Tout ceci pourrait faire croire que je suis assez compétent.
  • Par contre, on a encore beaucoup de mal à comprendre quand on nous parle. On est obligé de faire répéter nos interlocuteurs, répéter encore pour essayer de comprendre et parfois les gens laissent un peu tomber (et d'autres essayent d'expliquer un peu en français ce qui n'est pas facile pour eux).

A l'oral ce qui semble difficile c'est que les gens parlent vite (ou en tous cas ça nous semble rapide). Et en plus le vocabulaire manque (j'ai déjà pas mal perdu durant le temps du déménagement).
Et puis on n'a pas toujours le contexte de la conversation ou la direction dans laquelle on va ce qui fait qu'on découvre sur le coup (ou plutôt après coup quand on commence à comprendre).

Tout ceci est normal; ça constitue une partie du choc linguistique. La question qui reste est de savoir comment le négocier. En un sens c'est motivant; il faut parvenir à parler et entendre la langue si on veut pouvoir travailler parmi la population monkolée. D'un autre coté ça demande de la persévérance.