mercredi 28 août 2013

Désherbage, activité de saison

Je suis toujours très impressionné par comment la saison des pluies rend possible la croissance de la végétation. Voici une petite illustration en photos.



En mars 2012




En août 2012

Par conséquent, un des défis est celui de contrôler l'envahissement par les herbes. Je dois déjà dire à ce niveau là que je suis souvent repris par des amis sur le fait que je ne fais pas assez. En effet, traditionnellement, chez les Monkolés, il ne doit jamais y avoir d'herbes à proximité de la raison pour (au moins) deux raisons: (1) cela ne fait pas propre et (2) les herbes permettent aux serpents de se cacher ce qui constitue un danger.

Après trois années ici, je n'ai toujours pas trouvé une solution durable pour le désherbage.
  • Etant donné qu'en ce moment tout le monde travail dans les champs, et que c'est un travail essentiel, il est difficile de trouver des ouvriers pour venir sarcler (à moins de proposer des salaires très élevés qui désorganiseraient tout). J'en fait un peu tous les jours mais ce n'est pas assez.
  • J'ai donc essayé le désherbage chimique qui est plus facile. J'ai cependant essayé de ne pas avoir la même consommation de produits que nos amis. Après des savants calculs, j'ai trouvé des dosages efficaces (ce dont je ne suis pas peu fier).
  • Cette année, la famille de notre pasteur a fait une partie de son jardin dans notre propriété ce qui fait d'autant moins à désherber. C'est un accord qui satisfait tout le monde.
  • Ce qui me reste à tester: trouver une débroussailleuse - je suis sûr que beaucoup seraient motivés pour l'essayer; planter davantage d'arbres qui font beaucoup d'ombres. Par contre, je n'ai pas accepté qu'un berger laisse des vaches en dépôt dans notre propriété pour "tondre" notre herbe!

mercredi 21 août 2013

Quand il pleut ça ne rigole pas!

Le 15 août dernier la journée a commencé par la pluie.
Durant la nuit rien de très étonnant mais vers le matin cela s'est intensifié au point que l'on s'est réveillé avec une bonne partie de la propriété sous l'eau. J'avais de l'eau jusqu'aux genoux en certains endroits mais rien dans la maison fort heureusement.

Quelques photos:



Entre le mur de notre propriété de la route, il y avait de l'eau.



Et on pouvait presque croire qu'un fleuve passait devant chez nous.



Quand à notre maison, elle était au milieu des eaux.

Après avoir eu des inquiétudes quant au manque de pluie, il semble que l'on va vers l'excès inverse.

Si nous n'avons pas eu de problème, ce n'est pas le cas pour quelques amis dont les maisons ont été inondées. Il semble que la faute en revienne à une route qui a été construite dans le village mais le pont devant laisser les eaux s'écouler s'est comporté comme un barrage créant une inondation dans certains secteurs.

lundi 19 août 2013

Il semble que quelqu'un se soit perdu

Il y a parfois des photos intéressantes à faire comme celle que je présente là. Un matin, sur la véranda d'une des maisons dans notre propriété je vois un escargot qui semble s'être égaré au cours de la nuit. Il s'est bloqué sur un montant de la moustiquaire laissant une trace de son passage.



Toujours en parlant d'escargot, il semble qu'ils soient un vrai problème cette année car beaucoup des plantations (gombo notamment) qui ont été faites dans notre propriété sont mangées par les escargots et que donc pour le moment les récoltes ne sont pas très prometteuses!

lundi 12 août 2013

Et qu'est ce que vous mangez?

Lorsque nous étions en Europe, il y a un peu plus de deux ans, une question qui nous était souvent posée était "Qu'est ce que vous mangez?"

A cette époque notre nourriture était une combinaison de plats de type européens avec des ingrédients que l'on trouvait localement. Par localement cela signifie que l'on pouvait acheter sur place ce qui inclus des produits d'importation.

Cependant lorsqu'Hilary a commencé à travailler avec l'équipe de traduction, on a décidé que le plus simple était de demander à une femme du village de nous préparer des plats chauds pour le midi. Cela représente un gain de temps et cela nous donne aussi l'occasion de manger régulièrement de la nourriture locale.
Ainsi chaque jour de la semaine, on nous livre une glacière avec le repas que l'on nous a préparé. Les glacières sont un très bon moyen de conserver les aliments bien au chaud ("très bon moyen" n'est pas une exagération car les plats conservés ainsi restent très chauds pendant plusieurs heures)

Avec le recul cela nous apparaît comme une excellente décision.
Hilary n'a pas à se soucier de planifier les repas. Même un jour comme aujourd'hui où il a plu pendant une partie de la matinée, le repas était quand même prêt pour midi. C'est tout à l'honneur de notre cuisinière. En général, les femmes du village font la cuisine dehors donc quand il pleut, faire la cuisine est très compliqué.
Cela nous libère aussi de quelques complications comme conserver des aliments périssables, trouver et préparer de la viande etc.
Hilary et moi savions déjà que nous aimions la nourriture béninoise et les garçons s'y sont mis sans trop de problème (et se sont adaptés au fait de manger pimenté).

Dans des posts à venir je donnerai quelques exemples de plats que l'on peut manger. Ce que l'on mange n'est pas tout à fait la nourriture du village dans la mesure où étant blanc on a par exemple plus de viande (et de protides en général) que ce que les gens mangent normalement.

lundi 5 août 2013

Bien bien ou dur dur!

Dans la langue monkolée il y a des façons de formuler les choses ou des expressions que j'aime tout particulièrement car elles montrent (je parle en profane et non en linguistique) la flexibilité ou l'inventivité de la langue.

En monkolé il existe le mot 'jiida' qui, quand on consulte le dictionnaire, signifie 'bien' ou 'bon'.

Je lisais l'histoire du patriarche Abraham en Egypte dans le livre de la Genèse et j'ai trouvé dans ce récit deux emplois intéressant de ce mot.

En Genèse 12:16, le monkolé lit
"í [Faraɔ̃] cea Aburamu yaaɛ jiida jiida" ce qui peut se traduire ' le pharaon a très bien accueilli Abraham en étranger'. Dans ce cas, on double le mot 'jiida' pour montrer que l'accueil était vraiment très bien (ou bien bien littéralement).

Ce qui est intéressant c'est que quelques versets auparavant on trouve la même expression
'jiida jiida' mais donnant un sens différent. C'est en Genèse 12:10 qui dit en monkolé "ari í naa si ilɛu jiida jiida" ce qui se traduit par 'la famine est venue sur cette terre bien bien'. Cette traduction est très littérale et devrait plutôt être 'une famine sévère est venue sur la terre'.

Donc une même expression qui selon le contexte a des sens très différents (je suis souvent tenté de dire presque opposés).