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Au niveau linguistique et intégrationnel, la période dans laquelle on se trouve est un peu délicate. Cela fait plus d'un mois qu'on est revenu au village et que nous nous sommes rendus compte que l'on n'a pas trop perdu au niveau linguistique. Par conséquent on peut, dans certaines situations, se trouver très à l'aise et donc ne plus se sentir totalement étranger.
Mais rapidement, l'impression d'être un étranger (ou un outsider) revient.
Ce qui rend les choses inconfortables c'est qu' on aimerait être insider, être parfaitement intégré. Par conséquent quand on est renvoyé à son état d'outsider la chute est plus dure!
Exemple récent.
Un jour je suis avec des amis du village quand soudain le pasteur me dit que lui et les autres responsables de l'église vont aller visiter un homme qui est à l'hôpital.
Ma première réaction est une réaction de surprise car je ne savais pas qu'il était à l'hôpital. La seconde réaction est celle de savoir ce que veut dire la phrase prononcée par le pasteur.
Je la comprend très bien donc ce n'est pas un problème linguistique. Ce qui coince c'est le sens. Est-ce une information? Est-ce une proposition de les accompagner? Est-ce une demande de les accompagner?
Le temps d'essayer de mettre de l'ordre dans mes idées (oui je pense lentement) les voilà partis. Me voilà avec le retour du choc culturel!
Deux notes finales:
- Le même jour que l'expérience que je décris il y a eu des choses plus encourageantes notamment quand je salue une dame qui allait vers son champ et qu'elle me répond (en monkolé) 'salut Maaku' (Maaku c'est Marc en monkolé).
- Quelques jours après le pasteur m'a confirmé que c'était une invitation à venir dont il parlait mais qu'elle n'était pas obligatoire (donc pas d'impair).
A cette période de l'année, le principal sujet de conversation chez nous c'est la météo et plus précisément la saison de pluies.
Même si nous ne vivons au Bénin que depuis un peu plus de deux ans, nous avons pu nous rendre compte que cette année la saison des pluies n'est pas bonne. Il y a très peu de pluies.
Au début du mois de juillet, alors qu'on remontait au village, on pouvait voir beaucoup de champs qui n'avaient pas encore été labourés. Cela laissait supposer que les pluies n'avaient pas vraiment commencé et que les cultivateurs attendaient qu'il y ait plus d'humidité avant de semer.
De même, les vaches étaient encore très maigres et on ne trouvait pas de fromages peuhls en vente au bord de la voie.
A présent, les choses ont un peu changé. Il pleut de temps en temps mais ce n'est pas la saison des pluies. On a surtout des orages avec des grandes pluies violentes ou alors de petites averses. Bref, pas l'idéal pour les cultures.
Et pour rendre les choses encore plus difficile, on a eu très tôt ce matin un énorme orage comme ceux qu'on a normalement au mois de mai avec des vents très violents (vents capables de nous faire douter de la solidité du toit). Du coup, les mais sont tous couchés ce qui n'est pas trop grave pour les mais qui viennent de sortir mais beaucoup plus grave pour ceux qui étaient en pleine croissance.
Donc, pas assez de pluie pour faire pousser les cultures et quand elles poussent les vents les couchent. C'est une année difficile dans les champs.