mardi 30 décembre 2014

Abécédaire (partiel) de l'année 2014

L'année 2014 touche à sa fin et pour en faire un petit bilan, voici un abécédaire (partiel eu égard aux lettres qui manquent) résumant mes impressions sur les douze derniers mois.

A comme ambassade. En janvier dernier nous sommes allés à l'ambassade de France à l'invitation de l'ambassadrice pour fêter la déclaration de nationalité française d'Hilary. C'était une petite expédition d'autant que plusieurs d'entre nous devait acheter des vêtements adaptés. Malgré cela ça reste un bon moment et on garde de bons souvenirs de la cérémonie et de la réception. Pour plus de détails, lire ici.

B comme banque. De façon à essayer de limiter nos déplacements, on a commencé à utiliser les services d'une banque à Kandi (voir ici aussi). Dans une certaine mesure, l'objectif est atteint, on n'a pas à aller à Parakou pour retirer l'argent dont on a besoin. Par contre, il y a très souvent une longue, longue queue. Du coup, mon hypothèse de travail est de prévoir trois heures minimum pour aller à la banque (le distributeur de billets est surtout là pour la décoration apparemment).

C comme collègues. Beaucoup de choses sont rendues possibles avec l'aide de nos amis et de nos collègues. Ce sont eux qui parfois rendent possibles des démarches. Un petit exemple ici concernant l'inscription des enfants pour l'année scolaire (lire ici).

D comme déceptions. Il y aura eu des déceptions au niveau professionnel cette année. La fin de l'année a mis en évidence que si les enseignements que je fais dans les églises sont appréciés, je n'arrive pas à encourager d'autres à se lancer et je n'arrive pas non plus à créer un rythme ou une dynamique d'enseignements réguliers. Pour ce dernier point j'en suis partiellement responsable. J'ai été absent (pour des raisons administratives ou professionnelles) une semaine par mois durant le dernier trimestre. Mais il me semble que parfois les formations que je fais servent un peu à boucher les trous dans le programme.
Les déceptions ont aussi été grande au sein de l'organisation avec laquelle on travaille. En étant optimiste je dirais que les choses n'avancent pas mais parfois elles donnent l'impression de reculer. Ca ne crée pas une ambiance positive.
Cela dit, aux lettres S et T il y a aussi des encouragements.

E comme ébola. 2014 sera l'année où le virus Ebola s'est installé en Afrique de l'Ouest. Ebola n'était pas une découverte pour moi; j'ai étudié la virologie et j'avais pu visiter un laboratoire spécialisé à Lyon. Néanmoins, plusieurs de nos collègues travaillant au Libéria ont été infectés mais guéris grâce à Dieu.
Au chapitre des maladies infectieuses, il faut noter que le Bénin aura très vite réussi à arrêter une épidémie de fièvre de Lassa durant le mois de novembre. Les structures sanitaires locales ont très bien réglé la situation.

F comme family fun day. Cette journée de détente en famille est un des points forts de l'année pour les enfants. Cette année encore nous y sommes allés et nous nous y sommes bien amusés. Simon garde un bon souvenir du trophé qu'il a remporté au concours de lancer d'oeuf. L'objectif était de protéger un oeuf pour qu'il résiste à une chute de plus de 60 mètres de haut. Simon est le seul des participants dont l'oeuf n'a pas résisté mais du coup c'est lui qui a eu le trophé!

G comme Goldingay. Au mois de juillet j'ai fini de lire le premier volume de sa trilogie sur la théologie de l'Ancien Testament soit plus de huit cents pages. J'ai appris deux choses en lisant ce livre: (1) pour attaquer ce genre d'ouvrage il est bon d'y consacrer un peu de temps chaque jour (2) je ne suis pas capable de me souvenir de tout ce que j'ai lu mais je crois que la façon dont l'auteur procède m'a influencé dans mon travail d'enseignement.

H comme Half of a Yellow Sun, roman de Chimamanda Ngozi Adichie. C'est le second roman de cette auteure que j'ai lu cette année (le premier étant Purple Hibiscus). Ce roman se passe au Nigéria avant, pendant et après la guerre du Biafra. Outre de me faire découvrir ce qu'était la guerre du Biafra, ce roman montre les tensions qui existaient au Nigéria durant les années 1960, et cela donne un éclairage utile sur la situation actuelle.

J comme jeunesse. Je ne connais pas le chiffre exact mais la jeunesse représente une part très importante de la population béninoise. L'année 2014 m'aura permis de voir qu'il y a des choses à faire avec les jeunes et je suis en train de mettre en place des formations pour eux. Mon objectif serait de les équiper pour évoluer dans un monde qui change très très vite. C'est un peu vague comme description mais il y a beaucoup de choses à faire.

L comme langue et progrès linguistique. Il y a quelques jours je me suis rendu compte de ce que je crois être des progrès dans ma compréhension de la langue monkolée. Je me suis rendu compte en entendant une prédication que j'avais l'impression de presque tout comprendre même si, bizarrement, j'aurais été incapable de tout traduire en français. J'espère ne pas me tromper ou me survaloriser mais c'est encourageant d'avoir cette impression.

N comme netsuke. Les netsuke sont des figurines de porcelaine d'origine japonaise qui ont fait l'objet d'une grande mode au XIXème siècle. C'est ce que j'ai découvert en lisant The Hare with Amber Eyes de
Edmund de Waal. Ce livre est très intéressant car il permet de découvrir la vie d'une famille de banquiers et financiers dans l'Europe des XIXème et XXème siècle en suivant une collection de figurines en procelaine.

R comme routes. Un collègue qui est arrivé au Bénin dans les années 1960 m'a une fois dit qu'il pensait qu'un des avantages de rester longtemps au Bénin c'est qu'il verrait les routes s'améliorer. Cela aura été temporairement vrai. Après avoir profité pendant quelques mois d'une belle route, la saison des pluies 2014 aura révélé que détourner une grande partie du ciment pour la construction de la route fait que la route ne tient pas et se dégrade plus vite qu'elle n'aura été reconstruite. C'est triste, c'est pénible et beaucoup (y compris nos amis et collègues béninois) doute que cela aide le pays à aller de l'avant.

S comme scolarisation. J'aime enseigner et j'aime bien enseigner l'école primaire. Cela se passe bien (même s'il y a des jours meilleurs que d'autres) et je pense que mes deux élèves sont aussi contents que moi. En plus, je comprends de mieux en mieux comment les choses fonctionnent et parvient à mieux utiliser tous les outils qui existent.

T comme traduction. S'il y a eu des déceptions cette année, j'ai eu le plaisir de voir que le travail de traduction avance bien. Autant le travail de production des brouillons que celui de vérification des livres traduits avance. 2015 devrait voir une première étape importante franchie car les traducteurs devraient finir les brouillons de tous les livres de l'Ancien Testament. Ce n'est qu'une première étape et il en reste beaucoup d'autres mais c'est un moment important.

V comme voeux. Pour finir cette liste, meilleurs voeux pour 2015.

Fausses congères ou vrai coton?

Dimanche matin dernier, on pouvait presque penser qu'il y avait des congères devant chez nous. Cela venait après des matinées très fraîches (température inférieure à 15°C le matin).

On peut voir cela sur la photo suivante ...



... du coton qui était tombé d'un camion.

D'ailleurs la seconde photo montre le camion qui a perdu une partie de son chargement de coton en essayant de passer sous un arbre dont les branches basses étaient trop basses pour la hauteur de son tas de coton. La bâche avait été arrachée laissant tomber le coton.


vendredi 26 décembre 2014

Culte de Noël

Hier, 25 décembre c'était le culte de Noël à l'église.

La grande difficulté que nous avons chaque année est de savoir à quelle heure arriver. Normalement, on arrive à l'église à 8h50 pour le culte mais on sait que le jour de Noël le programme est un peu bousculé. Pour rendre les choses plus confuses, le pasteur avait encouragé tout le monde à venir pour 9h et même 8h30 (ce que l'on sait impossible).

Nous sommes arrivés parmi les premiers juste avant 9h00. Quelques minutes après notre arrivée, et alors que la chorale n'est pas encore en place, les premiers chants commencent. Puis vers 9h30 la chorale est là et commence à chanter les chants de Noël. Les chants de Noël sont, logiquement, des chants qui parlent de Noël et qui ne sont chantés que dans les semaines qui précèdent le 25 décembre.

A 10h le président du culte commence le culte et donne un programme. La première partie est consacrée aux remerciements et sujets de réjouissance. Il y a beaucoup de nouveaux chants qui sont présentés par différentes personnes ainsi que des sketches. Ce qui est aussi amusant c'est qu'il y a un peu de bousculade, plusieurs cherchant à positionner leur téléphone portable près des chanteurs et musiciens pour les enregistrer. C'est comme cela que les nouveaux chants se diffusent.
Ensuite il y a les sujets de prière qui sont présentés (mais je quitte avant le fin de ce temps pour rentrer aider Hilary) et le message.

Il me semble qu'il y a trois buts dans ce culte: fêter la naissance de Jésus mais aussi exprimer la reconnaissance pour l'année qui s'achève et prier d l'année à venir.
C'était en tous cas un très très bon moment passé avec nos amis.

mercredi 24 décembre 2014

Moto, petites économies et grandes dépenses

Les motos servent à transporter toutes sortes de choses. Parfois c'est amusant, comme la photo ci-dessous mais parfois c'est dangereux comme quand une personne choisit de transporter trop de choses.



A cette époque de l'année, on croise beaucoup de motos qui transportent les sacs de récolte fixés un peu précairement. C'est, de mon point de vue d'automobiliste, assez dangereux car les sacs sont lourds et déséquilibrent les motos.

Un ami avait achevé sa récolte et a demandé à un jeune homme de transporter les sacs de maïs de son champ à la maison. Il lui a confié sa moto car il avait calculé que cela devait revenir moins cher que de louer les services d'une petite camionnette (environ 10.000 F CFA).
Le jeune homme a commencé le travail mais il a fait une mauvaise chute avec la moto et c'est blessé à la jambe. Les blessures n'étaient pas trop graves mais demandaient quand même des soins. La moto quant à elle a dû subir de grandes réparations qui coûtaient au final plus du double du coût de la location d'un véhicule.

Dans une certaine mesure, je peux comprendre le raisonnement. Comme tout le monde rentre les récoltes en ce moment, les transporteurs, propriétaires de camions et camionnettes en profitent bien.
Cependant, un économie sur le coût de transport s'est transformée en grosses dépenses.
Mais il n'est pas sûr que dans l'avenir ce même épisode ne se reproduise pas. En effet, beaucoup de gens se concentrent sur les économies visibles sur le moment sans prendre en compte les risques ou les conséquences à long terme.

lundi 15 décembre 2014

Mondialisation et Milo

J'ai déjà eu l'occasion d'écrire sur les produits que l'on trouve ici en faisant les courses et le fait que la mondialisation des échanges se manifeste par des origines très variées (lire ici par exemple). J'en ai eu une nouvelle preuve avec la boisson chocolatée Milo.

Nous avons découvert le Milo en arrivant au Bénin. C'est une boisson chocolatée qui se boit chaude ou froide et en général dans laquelle les gens ajoutent beaucoup de sucre. Nos enfants aiment bien cela mais cette boisson est réservée pour les jours de pluie (donc certainement pas en ce moment!).

J'avais toujours eu l'habitude de voir sur l'emballage des boites de Milo des jeunes garçons en tenue de foot, façon de montrer que c'est une boisson idéale pour les enfants sportifs.
Récemment un autre type de boite est apparue (à gauche sur la photo).



En regardant les inscriptions il apparaît que ce sont des boites de Milo pour le marché asiatique qui sont arrivées en Afrique de l'Ouest!
Et en Asie comme en Afrique de l'Ouest, le Milo est la boisson des jeunes sportifs.


mardi 9 décembre 2014

On n'est plus en 1995

La fête de Noël s'approche et notre église commence à préparer cela. Il y a une dizaine de jours, le concours de Noël a été annoncé et cela semble demander encore plus d'organisation que l'année passée.

Dès que j'ai entendu que le concours était annoncé je me suis dit que j'allais surement être mis à contribution et cela n'a pas manqué. Deux responsables des activités pour les enfants discutaient et l'un d'eux disaient qu'il fallait absolument me demander de mettre en page le questionnaire sur ordinateur pour que ce soit plus beau. Son collègue était un peu réservé mais le plus jeune a clos la discussion en disant (en français alors que la discussion était en monkolé) "on n'est plus en 1995" sous-entendu ne plus faire des questionnaires manuscrits mais des questionnaires préparés à l'ordinateur.

C'est amusant que cette expression "
on n'est plus en 1995" ait été utilisée comme argument ultime.
  • En 1995, j'étais à la fac et on rédigeait nos rapports de travaux pratiques de façon manuscrite (Hilary dirait que l'informatique était plus utilisée au Royaume-Uni).
  • Actuellement, on demande de plus en plus aux étudiants béninois d'avoir un ordinateur sans se poser la question de savoir quelles sont les ressources dont ils disposent.
  • Mais à vouloir tout faire du mieux possible ou tout faire comme en 2014, cela fait que pour préparer le questionnaire du concours de Noël il faut trouver quelqu'un qui puisse le saisir et l'imprimer c'est-à-dire moi. Ce sera dur pour Noël 2015 étant donné qu'on sera en Europe!

lundi 17 novembre 2014

Que faut-il pour lire la Bible?

Alors que le travail de traduction de l'Ancien Testament en langue monkolé avance, je me rends compte que si le travail de traduction est long et complexe, s'assurer que la Bible, une fois publiée sera lue, est un travail tout aussi long.

Alors, que faut-il pour lire la Bible?

Evidemment, il faut d'abord que la Bible soit publiée dans la langue maternelle.
Il faut aussi que les personnes sachent lire. C'est déjà là une première difficulté. En effet, si les taux de scolariation augmentent régulièrement (et dans notre église presque tous les enfants sont scolarisés), il reste encore beaucoup de personnes qui ne savent pas lire dans leur langue maternelle.
Et parmi celles et ceux qui ont été à l'école, la maîtrise de la lecture n'est pas forcément bonne. L'enseignement se fait en français mais peu d'élèves ont une bonne maîtrise du français oral et de la lecture en français. Quant à la lecture en monkolé, ayant fait les cours de baptême avec une cinquantaine de jeunes monkolés, il y a très peu de bons lecteurs ou de bonnes lectrices à haute voix.

Et puis il y a d'autres obstacles que l'on découvre au fur et à mesure. Pour pouvoir bien lire, il faut avoir un éclairage suffisant. Si nos amis sont très débrouillards pour arranger des installations électriques, il n'est pas toujours facile ou possible d'avoir un bon éclairage.
Et même si l'éclairage est bon, il faut aussi que la vue soit bonne. Faisant des études bibliques régulièrement dans deux églises, je me rends compte que beaucoup ont des problèmes de vue qui ne sont pas corrigés. Cela rend la lecture plus difficile et donc augmente le risque que la lecture de la Bible soit négligée.

Ainsi, traduire la Bible n'est qu'une première étape qui doit être accompagnée ou suivie d'autres (alphabétisation, encouragement à la lecture, soin de la vue etc...).

dimanche 9 novembre 2014

Cheminer, fréquenter, manifester

J'aime bien découvrir de nouvelles expressions en monkolé. Souvent, découvrir une nouvelle expression c'est voir qu'une expression déjà connue prend un sens nouveau dans un nouveau contexte. La semaine passée j'ai donc fait la découverte suivante.

Le mot '
isɛɛnɛ' signifie la marche ou le voyage. Dans le livre des Actes on trouve le verset suivant: "Pɔlu ŋa à dasi kpãa à waa nɛ [...] À ce isɛɛnɛ nŋa à koo à lɔ ilɛi Fenisi do ilɛi Samari" (Actes 15:3) ce qui se traduit par "Paul et ses gens se sont mis en route et sont en train de partir [...] Ils ont fait leur chemin, ils sont allés ils sont entrés dans la terre de Phénicie et la terre de Samarie".

Dans un autre contexte, le sens peut être un peu différent. Ainsi, en parlant de deux jeunes gens on peut entendre l'expression "
Filipu do Lidi à waa ce isɛɛnɛ". Dans ce cas, l'expression signifie "Philippe et Lydie sont en train de se fréquenter". Cette traduction c'est en français 'de France' car il faut noter qu'au Bénin 'fréquenter' signifie aller à l'école.

La semaine passée, j'ai encore découvert une nouvelle nuance de sens. Mardi dernier je suis allé à Kandi et il y avait eu une manifestation. Je racontre cela à notre pasteur qui le redit à son tour à un autre collègue. Là où j'avais dit "
Inɛi Kandi gɔ ŋa à waa ce manifestation" (noter le mot français), le pasteur dit
"Inɛi Kandi gɔ ŋa à waa ce isɛɛnɛ". Dans ce cas "à waa ce isɛɛnɛ" signifie manifester.

Donc une même expression peut signifie cheminer, fréquenter ou manifester. Il faut donc bien comprendre le contexte.

mercredi 5 novembre 2014

Conjuguer histoire, apprentissage culturel et nettoyage

Le 5 novembre est le jour où, au Royaume-Uni, on célèbre l'échec d'un complot contre le roi. Dans ce complot, les conjurés voulaient faire sauter le parlement au moment de l'ouverture de la session parlementaire en présence du roi. Cette célébration se fait en faisant des grands feux et en tirant des feux d'artifices.

Et c'est ce que l'on a fait ce soir. Hilary a résumé pour les enfants pourquoi on fête 'Bonfire Night'. Ensuite on a fait un feu et fait des petits feux d'artifices ce que tous les enfants ont bien aimé.








C'était un bon moment pour parfaire les connaissances historiques des garçons. Il est fort possible que dans les jours à venir on voit des scènes en Légos inspirées de cela.

C'était aussi l'occasion de marquer le début de la saison des feux où on va brûler toutes les traces de végétation dans la propriété de façon à se protéger contre d'éventuels feux de brousse.

mardi 21 octobre 2014

C'est presque comme le printemps

Lorsque j'habitais en France, l'arrivée du printemps était une période que j'aimais bien car la nature sortait de l'hiver et c'était comme le signal d'une nouvelle période.

J'ai une impression assez similaire ces derniers jours alors que l'on n'entre pas dans le printemps.



Il semble que les pluies soient en train de cesser (en fait cela fait pas mal de temps qu'on n'a plus eu de vrai pluie), les nuages disparaissent, le ciel est bleu du matin au soir, les températures sont élevées le jour et diminuent la nuit. Bref, c'est tout ce que j'aime.

Pourtant, ce n'est pas comme le printemps. Dans les semaines à venir la végétation va rapidement sécher. Dans deux mois tout sera sec et les arbres vont perdre leurs feuilles. La poussière va revenir.
Cependant, c'est le début de notre saison préférée: la saison fraîche. C'est la période où le climat est le plus agréable. C'est aussi le moment où les citrons commencent à mûrir; le moment de faire le plein de vitamines.

lundi 6 octobre 2014

Ça c'est cadeau

"Ça c'est cadeau" est une expression que l'on entend parfois au marché quand, après avoir acheté quelque chose, le vendeur ou la vendeuse ajoute un peu à ce qu'on a acheté ou alors donne quelque chose en plus.



Tomates en vente au marché de Dassa (photo prise en 2006)

Il y a une dizaine de jours j'étais à Parakou en train de faire quelques courses. Arrivée à un magasin, je me gare et une dame qui tient un stand de légumes devant le magasin me demande si je veux des pommes (golden ou pomme fruit comme elle me dit). Je lui réponds que je vais passer à son stand après.
Dans le magasin (je cherche à acheter une scie), je me dis qu'étant donné que le lendemain on repart à la maison c'est une bonne idée d'acheter des légumes.

Je vais voir la dame, achète des pommes et à la suite de cela elle me présente tous les légumes qu'elle vend. J'en prends certains et en refuse d'autres. Elle me met un énorme sac de salades et je demande le prix. L'achat des fruits et légumes n'est pas ma spécialité mais ça semble correct et les légumes sont très beaux.
Et puis, elle me tend un gros sac et me dit "ça c'est cadeau!". Dans le sac, je trouve presque tous les légumes que j'avais refusé de prendre y compris la moitié d'un sac de haricots verts car j'avais dit que je n'en voulais pas beaucoup.

Je pense qu'en plus d'un cadeau pour me remercier de mes achats j'ai bénéficié du fait que l'on était en fin de journée et que donc j'ai eu droit à un déstockage.
En tous cas, cadeau ou déstockage, je ne me plains pas!

lundi 29 septembre 2014

Une année de cours et une cérémonie

Du mois d'août 2013 au mois de juillet 2014 j'ai participé au cours de baptême des églises monkolées. Avec quatre autres responsables on préparait les candidats au baptême dans deux églises (Pèdè et Kandi-Fô). La préparation se faisait en utilisant un cours de 51 leçons ce qui représente une quantité importante d'informations à assimiler pour les candidates et candidats.

Ca a été une bonne expérience qui m'a demandé pas mal de travail de préparation car j'ai donné une quinzaine de leçons. Une des choses positives a été de commencer à faire connaissance avec la jeunesse des églises.

Il y a deux jours a eu lieu la cérémonie de baptême qui s'est bien passée. Voici deux photos pour illustrer.



La première photo est une vue de la salle (le baptême a eu lieu à l'église UEEB de Kandi centre).



La seconde photo est une vue des baptisés avec les enseignants.


jeudi 11 septembre 2014

Il y a ceux qui font semblant et celle qui fait pour de vrai

Nos enfants ont beaucoup d'imagination et cela se manifeste parfois de façon surprenante.

Simon et Benjamin peuvent utiliser beaucoup de choses et d'objets comme jouets.
Ainsi, Simon a un "ordinateur portable" fait d'une plaque de carton (voir photo en bas). Certes il ne l'utilise plus depuis qu'il sait qu'il peut faire des exercices en ligne sur nos ordinateurs mais Benjamin le mettait encore à charger il y a quelques jours et écoutait de la musique avec.

Eve a aussi beaucoup d'imagination et n'hésite pas à tester de nouvelles choses. Il y a quelque jours Hilary la voit sur ma chaise à mon bureau en train de saisir des mots de passe pour accéder à mon ordinateur. Or, l'ordinateur était en hibernation et elle était donc déjà parvenu à l'allumer. Elle pense sûrement que quitte à jouer avec un ordinateur, autant prendre un vrai!



Photo du pseudo-laptop qui ne séduit pas la petite fille.

lundi 8 septembre 2014

Petite souris, fée des dents et coq

Ce week-end, Simon a perdu sa première dent. Cela s'est fait sans drame mais après une attente un peu longue; la dent bougeait depuis plusieurs semaines déjà.

Restait une question importante, qu'allait-il se passer après que la dent soit tombée?
Fallait-il la mettre sous l'oreiller pour que la petite souris passe et laisse un cadeau? Ou alors, comme en Angleterre, fallait-il la mettre sous l'oreiller pour que la fée des dents passe et mette un cadeau?

Ou alors, comme nous l'a appris le pasteur, fallait-il la mettre au poulailler pour que Simon reçoive un coq.

C'était intéressant de voir que dans les trois cultures qui se croisent à la maison, la perte des dents de lait est un passage important.

mercredi 3 septembre 2014

On aurait pu penser que c'était simple

Chaque année, à la fin du mois d'août, je dois effectuer le contrôle technique sur notre voiture. Tous les véhicules doivent y passer chaque année mais toute personne qui a voyagé au Bénin pourrait douter que ce contrôle soit particulièrement strict.

Je peux le faire chez nous à Kandi et en général les choses sont assez simples:
  • Je vais payer une quittance.
  • Ensuite j'achète un timbre fiscal et j'apporte les papiers au service du contrôle technique.
  • Là on me fait le certificat de visite et un employé regarde l'état général de la voiture.
Dans le livret de bord de la voiture, les services du contrôle technique disent que l'état est satisfaisant mais que les tests de freinage (par exemple) n'ont pas pu être faits.

Si la procédure est facile à décrire, il peut facilement y avoir des complications. Ainsi cette année, je n'ai plus de livret de bord du véhicule car il n'y avait plus d'espace pour indiquer un contrôle supplémentaire donc un autre livret est en train d'être préparé. Cela n'a pas posé de problème car on m'a remis une attestation de visite technique (j'avais quand même en ma possession une copie certifiée de mon livret de bord).
Par contre, je ne pouvais pas avoir de quittance au service du trésor public. On m'a alors conseillé d'aller à Gogounou, une ville située à 45 km de chez nous pour en avoir une. Là non plus, pas de quittance donc retour au point de départ où j'ai pu obtenir une quittance puisque d'un seul coup il y en avait.

J'avais prévu que les choses pouvaient être compliquées donc j'ai pu réorganiser mon emploi du temps facilement.
Par contre, ce qui m'a un peu peiné, ce sont les deux choses suivantes:
  • D'abord, la personne qui s'occupe du service technique était très en colère que je ne puisse pas avoir de quittance et se plaignait que certains services ne faisaient pas leur travail. L'impression que j'ai eu de ce monsieur est qu'il essaie de faire sérieusement son travail mais que tous ne sont pas comme cela.
  • Ensuite, j'aurais pu ne pas payer la quittance et laisser les choses suivre leur cours mais je veux suivre les règles. Ce qui est ennuyeux c'est que je ne suis pas sûr que les services du trésor public récupère l'argent qu'ils devraient récupérer car personne ne semblait inquiet que je ne trouve pas de quittance.

mercredi 20 août 2014

Pluie, pluie, pluie



C'est un post de saison. On est dans la saison des pluies; les pluies sont régulières et pas trop violentes ce qui (pour autant que l'on comprenne bien) semble une bonne chose pour les champs.

Cela veut aussi dire que l'on a des pluies parfois longues et que tout devient humide. On marche dans la boue plutôt que sur un chemin, les livres et les papiers sont humides, les vêtements sèchent difficilement etc.

Mais tout cela changera dans quelques temps et l'humidité ne sera plus qu'un souvenir dans quelques mois. Toute cette pluie nous fait aimer d'autant plus la saison sèche.

mercredi 13 août 2014

14 août 2004 - 14 août 2014



14 août 2004 à Cardington (Royaume-Uni)




13 août 2014 à Pèdè (Bénin)

Dix très heureuses années de mariage!

dimanche 10 août 2014

Les choses changent (4): la banque

Je continue une petite série sur des changements récents que j'ai pu remarquer et cette fois le changement concerne des questions financières.

Depuis plus de deux ans, il y a une nouvelle agence bancaire de Bank of Africa (BoA) qui a ouvert à Kandi. Pendant longtemps je n'ai pas prêté attention à cela car pour toutes nos affaires financières on utilisait les services du bureau de notre mission à Parakou. Le problème était que l'on devait essayer de prévoir au mieux combien d'argent retirer car tout se paie ici en numéraire (en cash).

Après avoir ouvert un compte il y a plus de 18 mois, on a commencé à utiliser les services de la BoA. Comme j'ai passé un peu de temps dans l'agence, j'ai pu faire quelques observations.
  • Tout d'abord, il y a toujours une longue queue et donc beaucoup de gens utilisant les services de la banque. Il semble que les gens font des retraits, des dépôts, l'encaissement de chèques mais aussi des demandes de prêts (comme des prêts pour la rentrée scolaire).
  • Ensuite, j'ai croisé à la banque presque tous les artisans que j'ai eu l'occasion de cotoyer. Je crois que les banques répondent à un besoin important ici qui est de parvenir à mettre de l'argent de côté car ce que l'on n'a pas sur soi ne peut être demandé par autrui.
  • Enfin, même s'il y a beaucoup de publicité pour les cartes de retraits et les cartes de paiement, et même si j'ai vu un terminal de paiement dans une station service à Kandi, il me semble qu'on reste toujours dans une économie basée sur les espèces. Les transactions se font encore avec des espèces sonnantes et trébuchantes.

P.S.: pour d'autres posts sur les changements, lire ici à propos des casques de moto, à propos de la surcharge des camions et à propos du gaz.

lundi 4 août 2014

Il aura fallu beaucoup de monde pour faire avancer les choses

Durant les mois de juin et juillet j'ai fait la réinscription au Centre National d'Enseignement à Distance de Simon et Benjamin pour leur scolarisation.

Sur le papier c'est un dossier assez facile à compléter; la seule particularité est que l'on doit soumettre l'avis du conseiller culturel de l'ambassade de France. C'est lui, en effet, qui dit si oui ou non l'inscription au CNED est la seule possibilité éducative pour les enfants.

Le dossier devient un peu moins facile quand il faut tenir compte du fait que l'on est à plus de 650 km de l'ambassade et que le service postal n'est pas fiable pour des navettes de documents qui doivent circuler rapidement.

Alors beaucoup de personnes ont permis que les dossiers puissent circuler:
  • Dorothé les a imprimés et envoyés de Parakou à Cotonou par service de messagerie ATT.
  • A Cotonou, Alex les a portés à l'ambassade et récupérés quand ils étaient signés.
  • Alex les a renvoyés à Parakou par service ATT.
  • Dorothé les a réceptionnés et donnés à Marie-Claire qui a fait la liaison avec un chauffeur de taxi.
  • Goudah le sus-nommé chauffeur de taxi les transportés à Kandi où je les ai récupérés.

Ensuite je n'avais plus qu'à les envoyer par internet après les avoir scannés et cela a fonctionné!

Sans entrer dans le détail des péripéties, on a eu une situation similaire pour réceptionner les documents pédagogiques qui venaient de France. Là encore une chaîne de personnes a participé:
  • Stevie, une collègue, a récupéré les colis au service de colis express à Cotonou.
  • Elle les a confiés à Alex qui les a expédiés à Parakou.
  • Fiona, une autre collègue, les a récupérés (après une petite attente pour les localiser) et nous les a amenés à la maison (il se trouvait qu'elle venait nous visiter!).

Que toutes les personnes nommés ici soient remerciés de leur aide.

A présent, il ne reste plus qu'à commencer les cours.

jeudi 31 juillet 2014

Igname bouillie

Je poursuis ma présentation des plats que l'on mange régulièrement (pour une introduction, lire ici).

Certains plats sont saisonniers c'est-à-dire que l'on ne peut les manger que dans certaines saisons. C'est le cas des plats à base d'ignames.
Dans le nord du Bénin, on trouve les ignames nouvelles à partir des mois juillet ou août et elles conservent assez bien pendant plusieurs mois. Cependant, à partir de avril il est plus difficile d'en trouver de bonne qualité. Il y a donc des périodes pendant lesquelles on ne mange plus d'ignames.

Il existe un grand nombre de variétés d'ignames.
Certaines peuvent être pilées mais d'autres se mangent plutôt bouillies.  Dans ce cas elles peuvent être coupées en gros morceaux et mangées avec de la sauce (comme sur la photo).



Il m'est parfois arrivé de les couper en morceaux encore plus petits et de les sauter. Je n'ai pas encore lancé cela comme plat même si les frites d'ignames existent déjà.

Les autres plats présentés dans cette série sont: akassa, ouaké, igname pilée, les pâtes et les plats de riz.

dimanche 27 juillet 2014

Marque d'appréciation?

Avec la saison des pluies commence une sorte de compétition dans notre propriété, compétition dans laquelle j'essaie de vaincre les herbes qui poussent très très rapidement.

J'ai essayé les désherbants chimiques qui sont assez efficaces mais malheureusment ils laissent les herbes au sol. Récemment, je me suis mis à sarcler c'est-à-dire à enlever les herbes à la houe. Alors que je travaillais, une dame qui travaille pour nous me dit, après m'avoir salué "ì sisi amanɛ dũdũ" (tu copies / imites un homme noir).
Je suis sûr qu'elle ne faisait pas référence à mon costume (tout de noir vétu) mais plutôt à mon activité.

Je ne pense pas que mon imitation a été des meilleures car ce travail a été difficile et à mis mes muscles à rude épreuve. Mais le résultat final était satisfaisant, les herbes étaient éliminées. Eve en est d'ailleurs très contente car elle peut se promener sans avoir l'impression de devoir lutter contre la brousse.

P.S.: quelques jours après un jeune homme est venu proposer ses services pour sarcler et il a fait une grande partie du sarclage.

dimanche 13 juillet 2014

Dust bowl, sécheresse

David Shukman, journaliste à la BBC a écrit un blog post intéressant sur la sécheresse en Arkansas aux Etats-Unis et les risques de disparition des sols que cela entraîne ('Oklahoma drought kindles spectre of 1930s 'Dust Bowl'' lire ici, en anglais). Sans pour autant dire que je comprends tout le stress que cette situation représente pour les agriculteurs de cet état, vivre dans le nord du Bénin m'a permis de découvrir comment dans certains milieux l'environnement peut être très fragile.

Quelques phrases de ce blog post pourraient s'appliquer ici:
  • "All too often here, when the land is baked dry, the winds can strip away an inch of precious topsoil in as little as 24 hours, soil that has taken centuries to form." A chaque fin de saison chaude, nous avons des petites tempêtes de poussière qui sont spectaculaires mais qui sont aussi de la terre des champs qui est arrachée.
  • "The technique of "no-till" agriculture - in which ploughing is avoided and stubble is deliberately left standing in fields - reduces the amount of farmland exposed to the winds." Un des problèmes que l'on voit ici est qu'il y a de moins en moins d'arbres et que les étendues exposées au vent sont de plus en plus importantes.



Pluie s'avançant vers nous (30 juin 2014)

En tous cas, après quelques semaines d'incertitude, les pluies semblent se mettre en route petit à petit. Un des problèmes cependant est qu'ici les pluies sont très localisées et que si elles ont été bonnes ces derniers jours au village, pour certains dont les champs sont à quelques kilomètres cela n'a pas été le cas.

lundi 7 juillet 2014

30 ans à célébrer

Il y a de cela quelques semaines j'étais à un mariage et pour plusieurs raisons c'était l'un des plus beaux mariages auquel j'ai assisté. Une des raisons est qu'à un moment de la cérémonie, notre pasteur a mentionné que lui et sa femme allaient célébrer leurs 30 ans de mariage.
J'ai trouvé cela très touchant et surprenant. En effet, il est très rare que nos amis mentionnent leurs anniversaires de mariage.

Dimanche dernier, notre pasteur et sa femme ont donc organisé une petite célébration histoire de fêter avec les gens de l'église leur trentième anniversaire de mariage. C'était un beau moment et on était très heureux d'être là.

On en a profité pour faire une photo de Samuel et Hélène.



Il y a deux choses intéressantes quant à cette photo:
  • Tout d'abord, c'est rare que l'on voit des couples ensemble. Pour plusieurs des mes amis mariés, j'aurais du mal à reconnaître leur femme car on voit très rarement mari et femme ensemble.
  • Ensuite, Hilary a réussi à les faire sourire tous les deux. Normalement, sur ce genre des photos les gens gardent toujours une pose très solennelle.

Enfin, ce post est une occasion de rendre hommage à Samuel et Hélène qui depuis quatre ans nous aident beaucoup et dans beaucoup de domaines (garde des enfants, apprentissage de la langue et de la culture, entretien de la maison et de la propriété, traduction etc... la liste est très longue).

dimanche 29 juin 2014

Costumes et occasions spéciales

Ici, comme partout, dès qu'il y a une occasion de réjouissance, tout le monde s'habille bien et se fait confectionner de beaux costumes.



Il y a aussi des occasions qui sont moins festives mais dans lesquelles on fait l'effort de bien s'habiller. J'ai réalisé cela il y a quelques temps quand je suis allé présenter mes condoléances à des familles suite à un décès au village. Avant de quitter la maison je me suis changé pour mettre des habits un peu plus distingués que mes habits quotidiens (j'ai fait la même chose avant d'aller à la banque il y a quelques jours).

Une de nos meilleures amies nous a aussi dit que dès qu'elle voyage, elle met un bel ensemble pour le voyage même si c'est dans un taxi surchargé voyageant sur des pistes poussiéreuses qu'elle se déplace.

Et puis, j'ai aussi plusieurs fois vu des mécaniciens me ramener la voiture après des travaux et me présenter la facture en étant en habit de ville.
Je crois que dans ces derniers cas, le fait de mettre des habits soignés (et pas nécessairement de fête) est une marque de respect pour les personnes auprès desquelles on se déplace.

À propos de fête, la photo a été prise lors du dernier Noël et chacun(e) est en habit de fête.

samedi 21 juin 2014

Encore des camions

Je ne voudrais pas donner l'impression que je fais une série sur les camions et les accidents mais les faits semblent têtus: il y a beaucoup d'accidents de camions.
La preuve encore la semaine passée lorsque nous sommes arrivés à Parakou. La grande route qui traverse Parakou du nord au sud était bloquée par ceci:



On a pu passer sur le côté et se rendre compte que le tracteur de ce semi-remorque était à un angle de 45° avec la route. Comment il s'est mis dans cette situation, difficile à dire.

Et puis, il y a quelques jours, juste après une grande pluie, un camion s'est enlisé dans un champ juste à la sortie du village. La seule façon dont j'imagine qu'il ait pu faire cela c'est de partir en aquaplanning en voulant rouler sous la pluie avec des pneux lisses.



La photo n'est pas très bonne mais je voulais donner une idée de la situation. Les objets jaunes sont les bidons d'huile que le camion transportait et qui ont été retirés de la remorque pour permettre de sortir le camion.

lundi 16 juin 2014

Exode vers les champs, salutations et santé publique

En monkolé il y a trois formules principales que l'on utilise lorsqu'on quitte quelqu'un. J'en ai peut-être déjà parlé mais je le rementionne ici:
  • 'I gbe bii i kɔ̃ɔsi' qui signifie à tout à l'heure. C'est la formule qu'on utilise le plus souvent au cours de la journée car vivant dans un village il est très vraisemblable qu'on revoit la même personne à un autre moment.
  • 'I gbe ala' qui signifie à demain (littéralement 'ça reste demain') qu'on emploie plutôt en fin de journée quand on pense qu'on ne reverra pas cette personne avant le lendemain.
  • 'I gbe ala akã' qui signifie à un autre jour (littéralement 'ça reste deux jours' - deux jours étant une période de temps de 2 jours jusqu'à un an) qu'on emploie plutôt quand on ne sait pas quand on reverra cette personne.

Cet après-midi je suis sorti faire une course et en sortant je croise une dame du village qui porte diverses choses sur la tête. On se salue et je lui dit juste avant de poursuivre mon chemin "
I gbe bii i kɔ̃ɔsi.". Cette dame me répond "I gbe ala akã."
J'ai tout de suite compris pourquoi elle me disait cela (au lieu de me répondre "
I gbe bii i kɔ̃ɔsi"). En effet, cette femme portait plusieurs seaux et bassines ainsi qu'une natte. Cette femme est en train de partir au champ pour les travaux agricoles et elle va rester là un certain temps et me dit donc 'à dans deux jours - ou plus'.

Les travaux agricoles ont commencé et beaucoup de gens au village partent dans les fermes. Les fermes sont des abris temporaires car certains ont des champs à dix ou vingt kilomètres du village. Ils (hommes, femmes et enfants) vont y passer plusieurs semaines ne rentrant pas souvent au village.



Photo de la ferme d'un de nos amis (janvier 2011)

Cette migration vers les fermes posent aussi des difficultés en terme de santé. Ainsi, il y a quelques jours il y a eu une nouvelle campagne de vaccination contre la polio. Que des familles soient dans leurs fermes fait qu'il est plus difficile d'atteindre les enfants.
Et une amie infirmière nous a malheureusement appris que parfois les gens négligent de prendre des moustiquaires avec eux ce qui augmente l'exposition au palu alors qu'on est en saison des pluies.

jeudi 5 juin 2014

Il y a des choses auquelles on ne s'habitue pas

Après cinq ans passés au Bénin, il y a des choses (très très peu en toute honnêteté) qui sont toujours difficiles à supporter et peut-être même qui deviennent encore plus dfficiles malgré le temps qui passe. L'une d'elles ce sont les voyages en voiture.

Dans une certaine mesure conduire sur les grandes routes au Bénin n'est pas très difficile et pas très stressant. Il n'y a pas une circulation trop dense, les conducteurs sont plutôt relaxes (sauf les conducteurs de voitures du port - voir ici).
Néanmoins, il y a constamment le risque d'accident soit avec des motos soit avec des camions.



Ces derniers mois nous avons fait plusieurs longs voyages et j'ai été chaque fois impressionné par le nombre d'accidents graves impliquant des camions (il y avait aussi de nombreuses sorties de route de voitures dont on pouvait voir les traces). Et souvent, en regardant la scène on ne peut s'empêcher de se demander comment un accident de ce type a pu se produire. La position de certains camions accidentés semble parfois difficilement compatible avec les lois de la physique.

La photo au dessus montre un reste de camion après un accident et un incendie sachant que la remorque contenait du gaz. Quelques jours après, des ouvriers étaient en train de réparer la remorque et de l'atteler à un autre tracteur sans doute pour la réutiliser.

Enfin, et pour confirmer ces impressions, lors d'une enquête sur les menaces perçues dans notre organisation, les accidents de la route était en première position.

lundi 2 juin 2014

Plats de riz

J'ai déjà publié quelques posts sur les plats que l'on mange souvent: akassa, ouaké, igname pilée, pate.

On mange aussi souvent des plats à base de riz.
Le riz peut être cultivé localement. Dans notre région certains le cultivent dans des marigots et dans la région de Malanville il y a eu des travaux d'irrigation pour développer la riziculture. On trouve aussi du riz d'importation en provenance d'Asie (c'est d'ailleurs celui-là que l'on mange le plus souvent).

Un plat de riz qu'on mange souvent c'est le riz au gras (plat préféré de nos enfants). Comme son nom l'indique c'est un plat assez gras mais que beaucoup de visiteurs aiment car le goût est très apprécié. Le riz est cuit dans de l'eau et (beaucoup) de gras et de la sauce tomate qui donne la couleur rouge.



Ce plat est souvent servi dans des occasions festives mais j'ai aussi remarqué que tous ne l'aiment pas. Ainsi j'ai des amis qui demanderont autre chose. C'est tout à fait acceptable dans la mesure où deux ou trois plats sont toujours prévus.

Il nous arrive aussi de manger du riz blanc c'est à dire cuisiné bouilli comme on le voit sur cette photo.


mercredi 21 mai 2014

5 années vues du côté des téléphones

Il y a cinq ans, le 21 mai 2009 nous arrivions au Bénin. Nous avions alors deux petits garçons qui demandaient beaucoup d'attention.
A présent nous avons deux grands garçons qui demandent une attention différente et qui s'investissent dans la maison, et nous avons une petite fille très amusante qui s'est ajoutée.

En cinq ans nous avons beaucoup changé et le Bénin a bien changé à bien des égards.
Pour illustrer cela, voici un petit example (pris par le petit bout de la lorgnette). Je me suis
encore rendu compte que beaucoup de choses ont changé il y a quelques jours en allant dans la boutique de mon opérateur de téléphone. Il y a cinq ans cette boutique existait à peine. A présent, on y voit des présentoirs de smartphones et tablettes et des publicités pour la 3G.

Et samedi dernier nous étions à un mariage où beaucoup de jeunes filmaient avec leurs téléphones, choses impensables il y a cinq ans.
Alors, que se passera-t-il dans les cinq années à venir?

dimanche 18 mai 2014

Arrivée des pluies du nord au sud

Lors de notre récent séjour à Cotonou on a eu l'occasion de faire cette photo juste avant l'arrivée d'une pluie.


Pluie arrivant à Cotonou (avril 2014)

C'était amusant de voir que le ciel était très semblable à l'arrivée d'une pluie chez nous au nord.


Pluie arrivant à Pèdè (juin 2010)

lundi 12 mai 2014

Où on parle de drogues

Dimanche dernier, nous avons eu un bon message à l'église, un bon message qui a abordé un sujet que l'on n'entend pas souvent dans ce contexte: la consommation de drogues.

Pour un peu mieux comprendre les choses, l'auto-médication est très pratiquée ici.
Au village on trouve dans différents endroits des médicaments et autres produits censés améliorer la santé librement en vente. Je suis sûr que l'origine de ces produits n'est pas toujours fiable mais cela n'empêche pas les gens d'acheter des médicaments pour tous les problèmes de santé qu'ils rencontrent.

Avec le temps qui passe, je me suis aussi rendu compte qu'il y a un marché pour les produits stimulants. Cela va de produits caféinés à des produits 'Redbull-like' et à des drogues stimulantes (elles aussi d'origine douteuse je suppose).
La raison pour la consommation de ces produits c'est que beaucoup veulent pouvoir travailler le plus possible dans leurs champs et qu'ils cherchent par tous les moyens à augmenter leur capacité de travail. Un de nos amis avait recruté des travailleurs journaliers pour l'aider durant la récolte et il devait leur fournir du café mais aussi des boissons stimulantes pour la journée.

Lors de la prédication que je mentionnais au dessus, le prédicateur n'a pas hésité à parler des différents produits existants mais aussi à mettre en garde contre les dangers.
Peut-être mieux encore, il n'a pas hésité à dire que les risques pris avec la consommation de tels produits sont à chercher dans le fait que certains veulent gagner plus d'argent que ce que leurs forces leur permettent.

mardi 6 mai 2014

Baturé, baturé

Il y a quelques jours j'étais de passage à Parakou et lors d'un déplacement en zem, une personne sur le bord de la route m'interpelle au cri de 'baturé, baturé'.
Le mot baturé en langue monkolée, comme en langue bariba, signifie blanc (comme personne de type caucasien). C'est comme cela qu'on appelle par défaut tout les expatriés blancs que l'on voit.

Le mot '
baturé' est un mot avec lequel j'ai une relation un peu ambigüe. Dans certains contextes, comme celui au dessus, je n'aime pas trop cette expression car elle sous-entend parfois qu'on s'attend à un cadeau ou à un don. Cela me rappelle les petits enfants que je croisais dans la région de Dassa en 2006 qui nous accueillait en disant 'yovo yovo bonjour, yovo yovo cadeau' (yovo signifiant blanc).
D'un autre côté, '
baturé' rappelle une réalité qui est que je suis blanc et même si ce n'est pas politiquement correct de le dire c'est un fait.

Et puis je connais des situations où l'expression '
baturé' a une connotation positive. Ainsi un de mes amis m'a rentré dans le répertoire de son téléphone sous le nom 'Marc baturé'.
De même, nos amis à l'église parlent parfois de 'baturé nwa' ou '
baturé nwa ŋa' c'est-à-dire notre ou nos blancs qui dans ce contexte à une connotation amicale.

Puisque j'en suis à parler couleur de peaux, voici deux autres expressions monkolées:
  • 'amanɛ dũdũ' qui désigne une personne de peau noire.
  • 'bata fũfũ' qui désigne une peau blanche.

dimanche 4 mai 2014

Fufu dabii, tourbillons de sable et petite tornade

A l'approche de la saison chaude (vers février) on commence à voir des tourbillons de sable qui apparaissent ça et là. En général on entend un bruit de vent et un tourbillon se forme soulevant beaucoup de poussière mais aussi tout ce qui se trouve au sol. En monkolé, cela s'appelle 'fufu dabii' (le vent qui se promène).

On a rarement vu des grands tourbillons mais récemment on a pu en observer un spectaculaire d'assez loin. J'ai pris quelques photos dont une se trouve ci-dessous.



Traditionnellement on pense que ces tourbillons ne sont pas bons. C'est peut-être pour cela que quand ils voient un '
fufu dabii' certains cherchent à les chasser avec un balai ou même (un ami nous l'a raconté) à coup de fusil.

A un niveau plus familial, on a aussi un petit '
fufu dabii' à la maison. Eve est une sorte de tourbillon qui soulève des objets et les déplacent au hasard de ses déplacements dans la maison!

mardi 22 avril 2014

Savoir apprécier les petits incidents



J'ai souvent entendu des collègues et des amis dire que les Béninois qu'ils ont rencontés sont souvent accueillants et serviables. C'est la même chose que j'ai remarquée depuis cinq ans et j'en ai encore eu une preuve récemment.

Nous sommes à Cotonou pour effectuer pas mal de démarches et faire des réparations sur la voiture. J'ai donc dû utiliser une voiture de service et un de mes pires cauchemars s'est réalisé: tomber en panne d'essence (pour cause de jauge défectueuse) en plein centre-ville en pleine heure de pointe.

Heureusement, tout de suite des conducteurs de taxi-moto m'ont diagnostiqué le problème, trouvé une station service, un bidon etc. et en quelques minutes on était de nouveau en route (avec l'aide d'un mécanicien).

Alors, cette panne d'essence (avec Hilary et les enfants dans la voiture) m'a permis d'apprécier la gentillesse et la serviabilité de mon pays d'accueil.

P.S.: la photo est celle d'une station d'essence "sauvage"

samedi 12 avril 2014

Mondialisation vue depuis des étagères

Nous profitons de nos passages à Cotonou pour faire le tour de plusieurs magasins qui vendent des produits un peu spéciaux. Par "produits un peu spéciaux" il faut comprendre des produits que l'on ne trouve pas facilement là où nous sommes.
En se promenant dans ces magasins, ce qui est intéressant c'est de voir des produits familiers dans nos pays d'origine. J'emploie le mot 'voir' car les prix sont plutôt élevés.

Quelques exemples en images.

On trouve d'abord les magasins qui vendent des produits importés de France comme ceux-là:


Le lait 'Paysan breton'



Les conserves de légumes


Les petits pots de bébé

On trouve aussi les magasins qui ont des produits en provenance du Royaume-Uni.


Les biscuits


Les produits de douche


Les céréales (et avec la photo suivante on voit que le choix ne manque pas - si tant est qu'on à les moyens)


Encore des céréales (avec les prix en livre sterling)

Mais on trouve aussi des produits spécifiquement conçus pour le marché ouest-africain comme on le voit sur la photo suivante.




P.S.: et pour voir des exemples de produits locaux en vente, lire ce post (ici).