mercredi 22 septembre 2010

Babel

Ou mon monde est multilingue.

Il y a des moments où je dois gérer (ou même parler) plusieurs langues en même temps (dans une même situation - à défaut de dire conversation). Je trouve cela toujours intéressant.

Des collègues en route pour Niamey sont passés chez nous il y a quelques jours. Ils sont anglophones donc on parlait avec eux en anglais. Ils avaient avec eux un passager béninois donc on parlait aussi beaucoup le français pour ne pas l'exclure de la conversation.
Ensuite, des amis monkolés étaient à la maison donc on parlait - avec moins de facilité que le français ou l'anglais bien évidemment - avec eux en monkolé mais eux parlaient avec nos collègues en français. Ils parlaient même en baatonou avec le passager de nos collègues.
Bref quatre langues parlées en même temps (dont trois que je connais au moins un peu). Et c'est sans tenir compte de Benjamin qui s'exprime aussi dans sa langue.

Une chose dont je me rends compte c'est que je trouve maintenant presque normal d'être dans un endroit avec d'autres personnes (visiteurs, amis etc.) et de ne pas pouvoir comprendre toutes les conversations. Normal ici est à prendre dans le sens que c'est la norme, c'est une circonstance assez courante.
En effet, nos amis béninois parlent beaucoup de langues et parmi nos collègues il y a aussi une grande diversité linguistique (français, anglais, allemand, suisse allemand, néerlandais).
Cela s'étend même aux réunions. Quand j'étais dans des réunions du conseil de la mission, on travaille en français car c'est plus facile pour nos partenaires béninois. Il est normal et admis que l'on puisse avoir des apartés dans d'autres langues sans que personne ne trouve à redire.

En fait, je me rends compte que j'aime bien entendre des langues différentes et parfois au village je me dis que je voudrais commencer à apprendre un peu le fulani pour au moins être capable de saluer les peuhls du village.

mardi 7 septembre 2010

Sur la route

Durant les mois de juillet et d'aout, j'ai du voyagé pas mal entre le Nord et le Sud du Bénin. Les routes, durant la saison des pluies, sont toujours l'occasion de voir des scènes assez intéressantes.

Ceci n'est pas une piste en terre rouge mais la route inter-état qui va du Sud au Nord. Elle est tellement dégradée et pleine de trous que le goudron a disparu laissant la boue.


L'état de santé des camions est très variable et certains essaient d'avancer même avec une patte cassée!

vendredi 3 septembre 2010

L'enfant de là-bas

Nous avons passé une grosse dizaine de jours en voyage. On devait renouveler nos cartes de résidence et pour cela aller à Cotonou. On avait aussi plusieurs réunions de notre mission auxquelles nous devions assister.
Ces différents voyages nous ont permis de faire quelque chose de très apprécié dans la culture béninoise: c'est faire amai b
є.

Amai bє est une expression monkolée qui peut se traduire par « l'enfant de là-bas ». Cela désigne un cadeau que l'on fait à des amis ou à ses proches en revenant d'un voyage. Traditionnellement, on ramène pour ses amis et sa famille des choses qu'on ne trouve pas au village mais qu'on peut acheter pendant le voyage.
Si on revient de Cotonou on donnera le cadeau au destinataire et on dira amai Cotonou (l'enfant de Cotonou).

Je dois dire que dès le début j'ai trouvé cela très bien (et on nous a fait comme cela des beaux cadeaux) mais j'ai eu du mal à savoir quels cadeaux faire. A présent je comprends mieux que c'est un cadeau qui est destiné à marquer l'occasion ou à rendre service.
De notre expérience, voici quelques exemples:

  • Les ananas achetés dans le Sud du Bénin et que de Parakou à Malanville on apprécie beaucoup car on les trouve plus difficilement et beaucoup plus chers sur les marchés.
  • Les ignames qu'on trouve entre N'Dali et Bembéréké et que les gens de Kandi ou de Cotonou aiment beaucoup. C'est le bon cadeau à faire en ce moment car les premières ignames sont en vente depuis quelques semaines.
  • J'avais aussi découvert qu'un ami appréciait beaucoup recevoir une bougie de bonne qualité car il n'avait pas l'électricité et comme cela, la bougie lui permettait de lire le soir.
  • On nous a aussi offert du lait frais que des femmes Fulani vendaient. Après quelques recherches sur la meilleure façon de le stériliser ça m'a fait un très bon lait au chocolat.