lundi 28 octobre 2013

Les "venues de France"

L'expression "venues de France" désigne les voitures d'occasion qui ont été exportées depuis l'étranger, livrées au port de Cotonou et qui sont en transit par le Bénin pour d'autres pays de la sous-région.
On parle toujours de "venues de France" alors qu'elles viennent de très nombreux pays différents à présent. Ces voitures sont très variables en qualité et en état. On trouve des très vieilles voitures mais aussi des modèles plus récents et plus luxueux.



Quand on roule dans le sens sud-nord, on les voit tout d'un coup déboucher dans le rétroviseur accompagnées de grands coups de klaxon. Et en quelques secondes elles sont passées.

Ces voitures (et leurs chauffeurs surtout) ont une très mauvaise réputation car elles circulent à toute vitesse et sans respect pour les autres véhicules (ni le code de la route). Malheureusement, sur les bords de la route on voit aussi pas mal de carcasses de ces voitures qui ont été accidentées.
Il faut aussi noter que ces voitures peuvent avoir des passagers ou des marchandises qui sont alors transportées à leurs risques et périls. Et ce ne sont pas seulement les passagers qui sont en danger mais aussi des gens qui se trouvent sur leur passage.

Il y a quelques temps, j'avais été rappelé à l'ordre par l'apprenti d'un chauffeur de poids-lourd dans la file d'attente à un péage. Le camion était derrière moi mais l'apprenti est venu me dire que je ne devais pas laisser passer les voitures car les "chauffeurs sont des bêtes".
J'avais pourtant courageusement essayé de répondre au défi que les voitures me lançaient en essayant de me dépasser dans la file d'attente. Même si je savais qu'elles ne prendraient pas le risque de me heurter (ce que l'apprenti a confirmé - les chauffeurs veulent éviter tout embrouille) je ne voulais pas nécessairement faire l'expérience.


P.S.: il y avait un article sur le site de RFI il y a quelques semaines qui parlaient des vendeurs de voitures d'occasions au nord du Niger et qui parlaient de ces transits de voitures en Afrique.

mercredi 23 octobre 2013

Igname pilée

Je poursuis ma présentation des plats qu'on mange par un qui a pendant longtemps été un des plats préférés de Benjamin. C'est l'igname pilée.

Pour faire l'igname pilée, des ignames sont d'abord bouilies et ensuite elles sont pilées au pilon pour former une pate qui est très élastique. Quand on a fini de piler, il faut servir l'igname pilée façonnée en boule avec une sauce (comme le montre la photo).



Si d'autres plats peuvent se conserver au chaud, ce n'est pas le cas avec l'igname pilée. Il faut la manger le plus vite possible car sa texture change rapidement.

Dans notre région c'est plutôt un plat de fête, un plat qu'on réserve pour les grandes occasions. Cela étant, on en mange assez souvent ce qui avait donné de mauvaises habitudes à Benjamin.

C'est aussi un plat un peu saisonnier. On ne peut pas faire de l'igname pilée sans ignames et celles-ci ne sont disponibles qu'entre août et avril. Il est toujours possible d'en trouver après avril car l'igname est un tubercule qui se stocke mais il n'est pas garanti que les ignames soient utlisables.
En effet, toutes les ignames ne se valent pas. Il y a des variétés qui peuvent être pilées et d'autres pas. Il faut donc une certaine connaissance des ignames et même avec de l'expérience, il semble qu'on puisse avoir des surprises.

Enfin, qui peut piler? On voit presque toujours des femmes piler. Dans certaines régions les hommes pilent mais ce n'est pas le cas chez nous.

lundi 14 octobre 2013

Ouaké

Je poursuis ma présentation des plats que l'on mange régulièrement. Le plat dont je vais parler aujourd'hui c'est la ouaké.

Le ouaké est un mélange de riz et de haricots que l'on mange avec une sauce à base de tomates. La photo présente ce plat avec oeuf et fromage peuhl (le chou est notre ajout pour augmenter un peu la part des légumes).



Selon un de nos amis, c'est un plat assez typique de la région de Kandi. Ce même ami nous a aussi dit que ce plat a évolué avec le temps. Dans le passé il y avait plus de haricots que de riz. A présent les proportions sont inversées. Cela peut s'expliquer par la disponibilité plus grande du riz qui est soit produit localement soit importé.

jeudi 10 octobre 2013

Ecole nomade

Lorsque je dois remplir des papiers qui demandent les raisons pour lesquelles Simon est inscrit dans l'enseignement à distance, la raison que je sélectionne est "éloignement géographique". En effet la plus proche école française est à 650 km de chez nous.

Cependant, je vais être parfois tenté de cocher "déplacements fréquents". En effet les déplacements en prévision sont nombreux pour l'année à venir car beaucoup de choses arrivent à échéance et demandent d'être renouvellées. Cela va imposer de mettre l'école des garçons en caisse et de faire classe où on se trouve (et d'aider les garçons à se concentrer sur le travail).

Voici un petit aperçu en image de ce à quoi ressemble l'école en voyage lors d'un séjour à Cotonou pour refaire nos visas.


lundi 7 octobre 2013

Un livre et un regret

Il y a deux semaines nous sommes allés à Cotonou pour renouveller nos visas. Un des bénéfices d'aller à Cotonou c'est de pouvoir faire le plein de livres car les enfants en font un grand usage. C'est particulièrement vrai de Simon depuis qu'il sait lire même si Benjamin n'est pas en reste.
Nous avons donc faire un tour dans une librairie et je suis tombé sur un livre très intéressant qui s'appelle "Moi Inoussa écogarde au Bénin".



C'est un livre de témoignage sur la vie et le travail d'un écogarde dans le Parc du W qui se trouve tout près de chez nous.
C'est intéressant de lire toute la diversité de la faune. C'est aussi intéressant de voir les interactions entre les différents peuples de la région. C'est aussi intéressant de découvrir le travail des gardes dans le Parc et le fait que les gardes travaillent sur trois pays (Bénin, Niger et Burkina-Faso).
Simon qui l'a lu en premier a beaucoup aimé.

La seule chose que j'ai regretté en lisant ce livre, c'est de constater que vivant à quarante kilomètre du parc nous n'y sommes allés qu'une seule fois (et pour quelques heures seulement). Ce livre donne envie d'y aller plus souvent (mais je doute que cela soit possible dans l'immédiat).

P.S. voici les références complètes sont les suivantes:
Moi, Inoussa écogarde au Bénin
Agnès Gianotti - Inoussa Adamou
Grandvaux Junior
2012
ISBN 978-909550-80-0/ code Belin 645080
ISSN 2116-3812