lundi 16 décembre 2019

Ca va (un tout petit petit peu) mieux

Dans notre région, lorsqu'une personne est malade, si on la voit ou si on voit l'un(e) de ses proches, l'une des premières questions que l'on posera sera de savoir si cela va mieux, ce qui se dit "I ce daama?" en monkolé.

A cette question il y a une réponse attendue qui est de répondre par l'affirmative ("
I ce daama? Oo, í ce daama." c'est-à-dire "Est-ce que ça va mieux? Oui ça va mieux")

Mon expérience des mois derniers est que parfois l'amélioration de l'état de santé est très très lente ou même inexistante (lire ici). Que faire alors quand on nous demande si cela va mieux.

La première solution est de modifier un peu la réponse et de dire que cela va un petit peu mieux. On dira alors "
I ce daama keeke".
Cependant parfois ça ne va pas du tout et alors il faut prendre le risque de ne pas répondre par l'affirmative mais on sent alors que ce n'est pas vraiment ce qui était attendu.

lundi 2 décembre 2019

Du travail des fourmis

Un verset du livre de Proverbes dit, "Va vers la fourmi, paresseux! Observe son comportement et deviens sage " (Proverbes 6:9).

J'ai repensé à ce verset en voyant les chemins que des fourmis ont tracés dans notre concession. Je devrais plutôt parler d'autoroute étant donné la taille des fourmis par rapport au travail qu'elles ont fait.
J'avais fait des photos il y a quelques semaines et depuis la largeur de la route s'est encore accrue.



Je ne sais pas jusqu'où va cette trace mais je sais que chaque nuit des milliers de fourmis vont et viennent le long de cette voie en respectant le sens de circulation. J'ai déjà observé une telle scène il y a quelques années et c'était impressionnant à voir.



Alors que retirer de ces observations? D'abord que l'unité et la solidarité d'un groupe permettent des résultats notables ou visibles mais aussi que de tels résultats exigent aussi que le groupe persévère.

mardi 26 novembre 2019

Il est en train de faire l'homme

J'aime découvrir de nouvelles expressions en français ou en anglais et c'est naturellement aussi le cas en monkolé (lire ici pour un autre exemple).

Il y a quelques mois j'ai découvert une expression amusante.

Durant le mois d'août, entre une crise de paludisme et une fièvre typhoïde, je ne me sentais pas bien, tellement mal en point qu'un matin je décide d'aller à l'hôpital avec l'aide d'Hilary.
Alors que je me baissais péniblement pour mettre mes chaussures, un ami entre pour nous saluer. Il me voit donc en train de fonctionner très au ralenti tout en lui disant que ça va un peu mieux que la veille.

Cet ami dit alors "Maaku wa ce inɛmɔkɔ." soit en traduisant "Marc est en train de faire l'homme."
Il explique que je suis en train de faire comme si je pouvais vaquer à mes activités normales alors que clairement je suis malade.
C'est donc cela être en train de faire l'homme et il semble que mon comportement, à savoir vouloir essayer de travailler malgré tout, n'est pas si exceptionnel.

jeudi 7 novembre 2019

Franchir une étape importante

Le vendredi 1er novembre une étape importante et attendue a été franchie dans le projet de traduction de la Bible en Monkolé.

La vérification de l'Ancien Testament a été achevée après une semaine de vérification qui avait commencé dans des circonstances dramatiques (lire ici).
Au commencement de la semaine il restait à vérifier les livres de 1 et 2 Chroniques, pas les plus courts (respectivement 29 et 36 chapitres).

Il semblait réaliste de prévoir que deux semaines seraient nécessaires pour y parvenir. Même si le conseiller en traduction avait laissé penser qu'une semaine suffirait on était loin (très loin) d'être aussi optimiste.

Quand Hilary a commencé à travailler avec l'équipe de traduction elle avait fixé l'objectif de finir la traduction d'ici l'année 2020. Cela semblait un délai réaliste et raisonnable.
Par moments il a semblé que l'objectif serait atteint. À d'autres moments on avait l'impression que ce serait plus difficile. En effet la vérification nécessite d'avoir un conseiller et les conseillers en traduction biblique sont souvent très pris par de nombreuses équipes. De plus notre conseiller est tombé malade et a dû se faire soigner pendant plusieurs mois.

Malgré tout on s'est approché de la fin. Au mois de septembre dernier beaucoup de livres avaient pu être vérifiés. Dans le cours du mois d'octobre Hilary et les traducteurs avaient achevé de relire et réviser le Nouveau Testament (déjà publié en 2007).
Lors de la dernière semaine d'octobre, de façon miraculeuse, la vérification a été achevée. C'est un grand soulagement.

Il reste cependant beaucoup à faire d'ici l'année prochaine. En particulier relire le texte pour éliminer les fautes qui resteraient (peut-être le travail le plus fastidieux), rédiger les introductions des livres, préparer un glossaire.
Le travail n'est donc pas fini mais un grand pas a été franchi. Que le Seigneur soit loué.

mardi 29 octobre 2019

Parfois tout s’arrête

Une chose que nous avons remarquée peu de temps après notre arrivée au Bénin c'est que dans certaines circonstances tout semble s'arrêter. Chacun arrête ce qu'il ou elle fait et tous se rassemblent.

      C'est, par exemple, le cas lors des décès (lire ici par exemple).
Dès l'annonce du décès, chacun au village cesse ses activités et se rend au domicile de la personne décédée pour être auprès de la famille. Cela se poursuit pendant quelques jours après le décès.

Cela n'a pas toujours été très facile pour nous de vivre cela. Je n'ai d'ailleurs pas toujours été la personne la plus fidèle pour rendre visite ou aller m'asseoir avec les membres de familles endeuillées.
Cependant j'ai le souvenir du décès de personnes desquelles nous étions un peu proches et je me souviens d'avoir en ces occasions été content de pouvoir marquer le deuil de cette façon.

      Il y a quelques jours deux personnes très proches de notre famille ont été impliquées dans un grave accident et ont été grièvement blessées.
Dès la nouvelle de l'accident nous avons décidé que j'allais aller à l'hôpital où beaucoup de gens de l'église étaient rassemblés. J'ai passé l'après-midi là avec plusieurs dizaines de personnes devant les urgences au côté du père de famille.
C'était une scène et une situation complètement différentes de ce que j'ai pu vivre dans les urgences d'un hôpital britannique il y a un peu plus d'un an (voir ).

Le fait d'être présent là à l'hôpital était une façon de montrer que toute la communauté (membres de l'église et autres personnes, responsables du village…) était affectée par l'accident et solidaire avec la famille des blessés.

J'ai aussi remarqué que tout au long de l'après-midi des personnes aidaient en réglant les factures des soins de façon à soulager de ce souci les proches des blessés. De même certaines personnes s'occupaient de gérer les relations avec la police pour l'enquête et d'autres organisaient le transfert en ambulance quand cela a été nécessaire.

En rentrant à la maison ce soir-là je me suis dit que oui il est des circonstances où tout s'arrête et que s'arrêter, prendre le temps d'être aux côtés de celles et ceux qui souffrent est important.

jeudi 24 octobre 2019

A propos de traduction

Hilary travaille depuis plusieurs années en tant que traductrice. Son équipe et elle sont en train de finir de traduire l'Ancien Testament en langue monkolée. La publication de la Bible complète dans cette langue s'approche.
Une chose dont je suis certain après l'avoir vue travailler avec ses collègues c'est que je ne pourrais pas faire ce travail. En effet cela réclame une attention aux détails, une précision mais aussi une exigence de fidélité au texte original que je ne me sens pas capable d'avoir.

Et pourtant lors de la conférence annuelle de notre mission j'ai eu, moi aussi, l'occasion de faire de la traduction. J'ai interprété d'anglais en français les enseignements que donnait l'orateur qui avait été invité.
C'est une activité que j'aime bien faire et j'étais content de cette occasion de la pratiquer.

Il y a plusieurs choses que j'aime dans le fait de faire la traduction de message ou d'enseignement.
  • D'abord il y a la nécessité que je sois concentré tout au long de la session d'enseignement. De façon générale je ne peux pas dire que sur un exposé d'une heure je parvienne à systématiquement me concentrer une heure durant. Par contre, lorsque je dois traduire, je dois être le plus concentré possible et le plus longtemps possible. (Honnêtement, je ne sais pas si je suis réellement concentré 100% du temps mais c'est en tout cas bien plus qu'en étant auditeur.)
  • Lier à cela il y a le fait que traduire m'impose de réfléchir au sens des mots que prononce l'orateur et donc je suis moins passif en relation avec le contenu de son enseignement.
  • Enfin, j'aime le défi constamment lancé de comprendre ce qui est dit puis, tout de suite, de devoir trouver une tournure de phrase qui soit la plus adaptée et la plus naturelle. En un sens c'est plus la partie interprétariat qui me passionne.


Néanmoins cet exercice n'est pas sans défis.
  • Le premier défi est de ne pas trop interpréter les propos et donc m'éloigner de ce que dit l'orateur. Il faut trouver la juste mesure entre essayer de communiquer le propos de l'orateur et le faire d'une façon qui sonne juste et naturelle pour les auditeurs dans la langue dans laquelle je traduis.
  • Je me suis aussi rendu compte qu'il me faut trouver un bon équilibre entre ma connaissance du français et celle de l'anglais. Mon problème, actuellement, est que je lis beaucoup (beaucoup trop?) en anglais tant en fiction qu'en non fiction. Du coup ma capacité à acquérir des tournures de phrase en anglais augmente mais je n'entretiens pas assez mon français dans le registre "littéraire" ou soutenu, registre important pour la traduction que je faisais. C'est donc un domaine dans lequel je dois progresser.

Je ne sais quand sera la prochaine occasion de faire cette activité mais j'ai bien apprécié le travail des jours derniers.


lundi 14 octobre 2019

Après quatre mois

Le dernier post que j'ai publié expliquait que mon opérateur téléphonique me rappelait les jours fériés ce qui était appréciable (lire ici).

Peut-être aurais-je dû demander à mon téléphone de me rappeler de poster sur le blog car j'ai eu un long moment de silence.

Voici un petit résumé des quatre mois passés et peut-être un début d'explication du silence.
  • Au mois de juillet nous avons passé environ deux semaines à Cotonou pour refaire les visas des enfants mais surtout pour que je puisse faire un bilan de santé. Ce dernier a montré que j'allais bien.
  • Au mois d'août j'ai préparé la rentrée pour les enfants. Nous avions récupéré une bonne partie des cours des enfants ce qui facilitait grandement les choses. Cependant la rentrée a été perturbée par deux épisodes de maladie de ma part (paludisme puis fièvre typhoïde).
  • Le mois de septembre a été consacrée à l'école et a essayé de récupérer. La récupération a été plus lente que prévu. De plus elle a été déraillée en ce mois d'octobre par un nouveau cas de paludisme.

J'espère quand même que je vais parvenir à écrire plus régulièrement dans les mois à venir.

mardi 2 juillet 2019

Quand mon téléphone me rappelle les jours fériés

Il y a eu récemment plusieurs jours fériés et j'ai apprécié que mon opérateur téléphonique me les rappelle.

Presque chaque jour férié j'ai reçu un texto de l'opérateur souhaitant une bonne fête comme le montre ces photos.



Un message était envoyé à la communauté musulmane pour la fin du ramadan et un message à la communauté chrétienne pour la fête de l'Ascension.



Le détail du message à la communauté chrétienne pour la fête de l'Ascension.


mercredi 26 juin 2019

Bilan de l'année scolaire 2018-19 en chiffres

Nous venons de finir l'année scolaire. Voilà un petit bilan en chiffres de cette année.

3: c'est le nombre d'élèves que j'avais cette année.

3: c'est aussi le nombre de niveau que j'avais à savoir C.P., C.M.1 et 5e.
De tous c'est le C.P. que je redoutais le plus car il y avait la partie importante que représente l'apprentissage de la lecture.

3: c'est la note la plus fréquemment attribuée à mes élèves de C.P. et C.M.1 ce qui signifie "objectifs atteints". Bravo aux deux élèves!

8: c'est le nombre de modules de quatre semaines qu'il fallait faire en C.P. et en C.M.1 (sans compter le temps pour les évaluations). Les 8 modules ont été finis en 37 semaines.

8: c'est aussi le nombre de jours d'absence pour maladie pris par les élèves ce qui est remarquablement peu.

9: c'était la petite surprise de C.P. et de C.M.1 car il y avait un neuvième module qui n'était pas évalué. Cela rajoutait donc du temps d'école.
Cependant, pour les deux niveaux, ce dernier module était très bien fait et très utile. Il consistait essentiellement dans des révisions ce qui m'a permis de voir que les notions avaient été bien assimilées par chacun; une bonne nouvelle avant les vacances!

15: c'est, environ, la masse en kilogramme du paquet contenant les documents pédagogiques pour la classe de cinquième. Une masse considérable qui peut expliquer pourquoi le colis a mis tellement de temps à arriver chez nous.
C'est donc aussi la masse de connaissance que Simon a ingurgitée cette année.



Le contenu du colis sus-mentionné une fois que je l'ai ouvert


37: c'est le nombre de semaines qu'il aura fallu à tous mes élèves pour faire toutes les évaluations.

40: c'est le nombre de semaines qu'on aura effectuées pour faire toute l'année. Cela aura été une année longue. Les élèves auront été courageux et consciencieux tout au long de l'année. Bravo à eux!

40: c'est aussi le nombre d'évaluations faites par chaque élève de C.P. et C.M.1 c'est-à-dire 40 devoirs à faire, puis 40 devoirs à scanner, à mettre en ligne et ensuite 40 copies corrigées à télécharger et à relire. C'est beaucoup de travail mais cela aura permis de bien suivre les progrès de chacun.

82: c'est aussi le nombre d'évaluations pour la classe de cinquième. Ce n'est rien de dire que le suivi a été régulier!
La bonne surprise a quand même été que certaines des évaluations étaient automatisées c'est-à-dire faites en ligne et immédiatement évaluées. Du coup, il y avait moins à faire.

143: c'est le nombre d'évaluations que j'ai scannées et montées (pour créer les fichiers audio) puis mises en ligne.
C'est très bien de pouvoir faire le suivi des évaluations en ligne mais cela représente un travail non négligeable. Par contre le suivi des élèves est, de cette façon, régulier.


A présent ce sont les vacances scolaires pour les élèves mais je dois rapidement préparer la prochaine rentrée qui devrait se faire dans le courant du mois d'août.

mercredi 19 juin 2019

Fin de la saison des mariages

Samedi dernier la saison des mariages s'est achevée pour nous.
En effet dans notre région les mariages sont surtout célébrés lorsque les récoltes ont été achevées et avant que la prochaine saison des pluies ne commence.

Cette année nous avons été gâtés car il y avait un grand nombre de mariages dans les églises.
C'est d'ailleurs ce qui explique que le dernier mariage ait eu lieu assez tard c'est-à-dire à la mi-juin.
Je suis allé à cinq d'entre eux et il y en a un auquel je n'ai pas pu participer.

J'ai déjà eu l'occasion d'écrire sur le déroulement des cérémonies de mariage dans les églises (voir ici, et encore ).
Etant donné que cela fait neuf ans que nous habitons ici, il est intéressant de voir comment la façon de célébrer les mariages a pu évoluer.

Un petit détail qui m'aura frappé cette année c'est le fait que plusieurs couples ont fait le choix d'arriver ensemble à la cérémonie.
On avait l'habitude de voir que le marié arrivait en premier et attendait la mariée. Deux couples, cette année, ont fait le choix d'arriver ensemble.
D'un autre côté, lors du dernier mariage où nous étions, le couple est arrivé séparemment mais en plus chacun des conjoints avait une chorégraphie particulière. La palme revenant au jeune marié qui a mis au moins deux fois plus de temps que son épouse pour arriver!

Une autre chose a changé et je trouve qu'elle informe sur les changements dans les jeunes générations. Il s'agit des repas.
Après la cérémonie les familles étaient servies d'un côté et les invités de marque étaient servis ailleurs. Les invités de marque comprennent les responsables des églises, les personnalités du village et par extension les missionnaires (et leurs visiteurs!).
Cette année, plusieurs couples avaient ajouté une troisième catégorie qui étaient les fonctionnaires et collaborateurs ou collègues des mariés. En effet plusieurs mariés sont employés dans des établissements d'enseignement ou dans des ONG et font le choix de réunir leurs collègues à part.
C'est donc intéressant de voir comment les nouveaux couples, du fait de leur niveau d'instruction et de leurs emplois, gèrent les relations et les invitations.

Nous ne savons pas s'il y aura d'autres mariages auxquels nous serons invités avant que nous ne quittions le Bénin l'année prochaine. En tous cas nous en avons bien profité cette année.

mercredi 12 juin 2019

Trop de lait ne peut pas gâter la bouillie

J'ai découvert un proverbe monkolé que j'aime beaucoup. En traduisant en français ce proverbe dit « trop de lait ne peut pas gâter la bouillie. »

La bouillie est le plat qui est servi le matin. Elle est composé à base de farine de maïs ou de mil. Si on veut la rendre un peu plus luxueuse, il est possible d'y ajouter du sucre ou du lait.

Le sens du proverbe « trop de lait ne peut pas gâter la bouillie » est que on ne peut pas donner trop de remerciements ou de compliments. Le contexte dans lequel j'ai découvert ce proverbe permet de bien comprendre le sens.

Un dimanche matin nous étions au culte et la veille un mariage avait eu lieu. Comme c'est souvent le cas, un temps est laissé pendant le culte du dimanche matin pour que les familles des jeunes mariés remercient l'église.
Après qu'une ou deux personnes se soient exprimées, une autre s'est levée et a commencé ces remerciements en citant le proverbe : « trop de lait ne peut pas gâter la bouillie. »
De cette façon cette personne disait qu'il n'y avait pas de problème à ce qu'elle ajoute encore des remerciements aux nombreux autres qui avaient déjà été faits.

mardi 4 juin 2019

Du transport et des colis

Depuis plusieurs années de nombreuses sociétés de bus opèrent au Bénin. En plus de transporter des passages elles assurent le transport de colis.

Il nous est arrivé de les utiliser pour faire transporter des choses aussi diverses que les colis avec le matériel pédagogique ou des pneus de voiture.
Et en général le transport coûte très peu cher.

Il y a quelques temps j'attendais devant le bureau d'une de ces sociétés pour récupérer un colis. Mon attention a été attirée par une affiche dont voici la photo.



On voit la liste des choses qu'il est interdit de faire transporter dans des colis. On retrouve les interdits qu'on voit dans les aéroports (par exemple). On y voit aussi des choses plus insolites auquelles la société semble avoir été confrontée.

mardi 21 mai 2019

21 mai 2009 - 21 mai 2019

Deux dates éloignées de dix ans.
Deux dates pour dire que cela fait dix ans que nous sommes au Bénin.

En fait, c'est le cas pour Hilary, Simon et Benjamin mais pas pour Eve qui est née au Bénin en 2012.

Je ne vais pas écrire davantage mais je tenais quand même à marquer cette date. Peut-être qu'à un autre moment je prendrais le temps de mettre par écrit quelques réflexions sur ces dix ans.


dimanche 7 avril 2019

Des moyens de locomation et du déboisement

Depuis quelques années on voit de plus en plus de véhicules à trois roues sur nos routes. En Monkolé on peut les appeler voitures à trois jambes.

J'avais eu l'occasion de les mentionner dans le passé (lire ici).
Ces engins sont très pratiques pour transporter les récoltes et dans ce cas cela représente un surcroit de productivité et de sécurité. En effet là où les gens transportaient des sacs de 100 kg de maïs (par exemple) sur une moto on peut en transporter plus dans de meilleures conditions de sécurité sur un de ces engins.
C'est aussi utile pour transporter des matériaux de construction.
Ces engins peuvent aussi servir à transporter des groupes de personnes mais ce n'est pas nécessairement très sûr.

Il y a un usage qui m'a interpellé récemment et il est illustré sur la photo suivante.




Ces engins à trois roues permettent d'aller chercher de grandes quantités de bois dans les forêts et ces grandes quantités de bois sont facilement revendues.
Ainsi, on voit régulièrement des chargements comme celui du dessus.

Cela peut être problématique car le déboisement est une difficulté dans notre région et la possibilité de transporter et vendre facilement de grandes quantités de bois ne peut qu'accélerer ce problème.

mardi 19 mars 2019

Et oui il fait à nouveau chaud

Comme chaque année le mois de mars annonce l'entrée dans la saison chaude. Cette année nous avons été gâtés car la fraicheur a tenu assez longtemps.

J'ai déjà écrit (par exemple ici) à propos de cette saison que tout le monde redoute. J'ai trouvé une illustration amusante de ce qu'est la saison chaude.

L'année dernière Hilary m'a offert un mug pour la fête des pères. Ce mug est décoré par une photo d'elle et des enfants mais cette photo n'apparaît que lorsqu'un liquide chaud est versé dedans.
C'est un mug que j'aime beaucoup.

Pendant la saison chaude, il semble que la température extérieure ait un effet sur les parois du mug. En effet la photo qui décore le mug n'est plus vraiment masquée; elle est apparente en permanence.
C'est ce qu'on peut - un peu - voir sur cette photo.



A présent il ne reste plus qu'à attendre le jour où le mug sera à nouveau sombre à l'extérieur, signe que les températures seront redevenues raisonnables!

mercredi 13 mars 2019

On n'avait pas pris en compte l'écriture intuitive

Dans le cadre des cours que les enfants suivent, ceux-ci ont des activités à réaliser sur internet.
Ce n'est pas la partie qui est toujours la plus facile (lire ici) mais les enfants aiment bien ces exercices et sont très heureux quand il y en a.

Récemment Eve a dû faire des dictées sur internet. Pour cela elle a un dessin à reconnaître et peut, si elle le souhaite, entendre le mot qu'il représente. Ensuite elle doit l'écrire.
Elle a vite compris l'exercice et a très vite voulu le faire toute seule.



Quelques minutes après je me suis rendu compte qu'elle venait aussi de réaliser que l'écriture intuitive sur la tablette lui facilitait grandement le travail! Du coup la dictée était très facile.

Si je n'avais pas anticiper cela il me semble que les concepteurs des exercices non plus. Maintenant je fais plus attention et je peux, au besoin, imprimer les images de la dictée (qui devient alors une dictée interactive sur papier).

mercredi 6 mars 2019

Etudes bibliques et discussions

J'ai récemment écrit sur ma méthode de préparation des études bibliques (lire ici). Ce que j'attends de ces études c'est de voir comment le texte biblique parle aux personnes qui viennent ou encore quelles questions les textes soulèvent.
Nous n'avons pas toujours de grandes discussions après chaque étude mais parfois certaines discussions sont marquantes.

Nous avons récemment étudié Genèse 47 et deux sujets intéressants sont venus.

Le premier concerne ce que Joseph, fils de Jacob  qui est à la tête de l'Égypte, a fait au cours de la famine de sept années.
Un des participants a fait remarquer que l'on pouvait se poser la question de savoir si ce que Joseph avait fait était juste.
Au cours de la discussion, un autre participant a rappelé que les rois traditionnels avaient le droit de prendre tout ce qu'il voulait. En un sens on peut considérer que ce que fait Joseph est acceptable du point de vue traditionnel.
Ces réflexions m'ont poussé à regarder encore plus en détail le texte et conclure que ce que Joseph avait fait permettait de sauver la population ; c'est ce que les Égyptiens disent en Genèse 47:25. Plus intéressant encore le texte biblique précise bien que rien de ce qu'il a fait ne lui procurait un avantage (voir les versets 14, 19a et 20). Donc je pense que ce qu'il a fait était juste.

Nous avons aussi eu une discussion sur le fait de déplacer la dépouille d'un mort dans sa terre d'origine. C'est ce que Jacob demande en Genèse 47:28-30 (Joseph lui-même fait une demande similaire en Genèse 50:24-25).
Or c'est la tradition que suivent les Monkolés. Un participant m'a demandé si c'était un problème. Il faisait remarquer que lui, croyant monkolé, était originaire de Kandi mais que, même s'il vit dans un autre village, il sera enterré à Kandi. La distance entre les deux lieux étant de trois kilomètres on n'est pas dans le même cas que les dépouilles de Jacob ou Joseph.

Il me semble qu'il n'y a aucun problème avec cette pratique et que c'est une tradition qui peut être conservée. Un caveat que j'ai ajouté est l'importance de rappeler que l'espoir des chrétiens est la résurrection des morts et la vie éternelle avec Dieu. En ce sens le lieu d'enterrement reste temporaire.
Quelques jours après cela nous avons d'ailleurs eu une cérémonie pour la fin des funérailles d'une personne qui était décédée. L'espoir qu'ont les croyants a été clairement mentionné durant cette réunion.

Et j'ai aussi évoqué le fait que les pratiques peuvent évoluer en fonction des modes de vie. Il est vrai que Genèse 47 semble indiquer que pour Jacob ni la distance de transport de sa dépouille ni les frais associés ne semblaient être un problème.

lundi 25 février 2019

A propos des études bibliques

Depuis l'année 2012 je fais des études bibliques régulières dans une des églises monkolées. J'avais décidé cette année-là de faire l'étude du livre de Genèse qui venait d'être publié en langue monkolée.
Huit années et demi après nous approchons de la fin de ce livre et nous abordons Genèse 49.

Durant les premières années je préparais les études sur mon ordinateur ce qui avait l'avantage que je pouvais copier et coller des textes assez facilement. Les études étaient aussi facilement archivables.

En 2016 j'ai pris la décision de tout faire sur papier pour ne pas donner l'impression qu'un ordinateur et une imprimante sont nécessaires pour faire une étude biblique.
Je fais donc tout avec le papier et le crayon. Je scanne quand même les feuilles de façon à garder une trace sur l'ordinateur.
Après quelques mois un des responsables m'a quand même demandé de faire des résumés sur formes de petits feuillets car les participants appréciaient d'avoir une trace écrite. J'ai adopté cette suggestion.

J'ai déjà expliqué dans ce blog comment je prépare une prédication (lire ici). Voici donc comment je prépare une étude biblique.
Dans un premier temps je lis le texte biblique en monkolé (Genèse 45 sur l'exemple) et note quels sont les mots importants et les expressions qui ressortent à la lecture. J'en fais une liste sur mon cahier de notes et je regarde si certains de ces mots importants ont déjà été vus au cours des études précédentes.



Ensuite je regarde quels sont les versets qui sont importants dans le texte (ils sont entourés en vert sur l'image suivante).



Enfin je découpe le texte en grands blocs (voir ce qui est entouré sur la photo suivante) et alors je passe à l'étude du texte.



En général, pour chaque partie que j'ai identifiée je lis par bloc de deux ou trois versets à la fois. Je me suis rendu compte que c'est la limite maximale que les frères et sœurs sont capables de lire sans difficultés. Au delà c'est plus difficile pour celles et ceux qui lisent mais aussi pour celles et ceux qui écoutent car cela fait beaucoup trop à retenir d'un coup.


dimanche 10 février 2019

9 ans et toujours des amis pour nous aider

ll y a quelques jours nous sommes entrés dans notre dixième année au village.
Nous avons emménagé dans notre maison le 2 février 2010 et il y a quelques jours c'était le neuvième anniversaire de notre arrivée (mais on n'a rien fait de particulier pour célébrer cette date).

Au cours des neuf dernières années on a développé des relations avec différentes personnes et notamment avec des commerçants de Kandi.
L'un d'entre eux m'a encore une fois montré, il y a quelques jours, qu'il faisait toujours attention à nous.

Je suis allé saluer cet homme qui a une boutique près du marché de Kandi et j'ai passé un peu de temps à discuter avec lui. Ensuite je suis allé faire quelques achats.
Au moment de repartir je le vois à nouveau et le salue. Il en profite alors pour me demander et il regarde mon sac avec mes courses. Ensuite il me demande combien j'ai payé pour certains de ces achats et me confirme que j'ai payé plus que ce qu'il fallait.

Néanmoins, et pour m'encourager, il m'a dit que ce n'était pas grave et qu'à présent je savais chez qui je ne devais plus faire d'achats!

mardi 29 janvier 2019

Géolocalisation qui ne réfléchit pas ou connaissance très fine du terrain

Nous sommes à la fin du mois de janvier et pour le moment la saison fraîche ne donne pas de signes de faiblissement (même si, en écrivant cela, je sais que cela peut changer d'un jour à l'autre). Les températures sont donc fraîches le matin (ou froides pour certains d'entre nous) ce qui est agréable et très différent de la saison chaude.

Sur le site de RFI j'ai vu des publicités qui tentent de faire usage de la géolocalisation (l'appareil que j'utilisais ne fournissant que l'adresse IP et pas les coordonnées GPS). En voici un exemple:



Le cercle rouge contient la légende suivante: "Freezing Winter in Benin? This Revolutionary Portable Heater Will Warm You Up" soit en français "Hiver rigoureux au Bénin? Ce chauffage portable révolutionnaire va vous réchauffer"

J'imagine que quelqu'un à programmer une annonce publicitaire pour adapter le message à la localisation de l'utilisateur. Il aurait peut-être fallu tenir compte des zones climatiques dans la programmation. Même si je suis le premier à me plaindre de la fraîcheur, je n'irais pas jusqu'à acheter un chauffage.
Ou alors peut-être que cette publicité connaît en fait tellement bien l'endroit où l'on vit (ou écoute tellement nos conversations) qu'elle sait que certains matins on n'aurait pas été contre un peu de chauffage avant de prendre le petit-déjeuner!

Et pour finir, une autre version de cette publicité:




C'est moi qui me suis permis de recopier la légence qui dit "Ce petit chauffage d'appoint se vend comme des petits pains au Bénin"