mardi 25 février 2014

Snake-proofing

Il y a moins de deux semaines nous avons été occupés par une chasse au serpent. Tout a commencé le jour où, pendant leur pause, Simon et Benjamin arrivent en trombe et en hurlant à la maison car ils avaient vu un serpent tombé du manguier près de là où ils jouaient. Après quelques instants on se lance à la recherche du serpent mais les directions des garçons étaient trop imprécises pour le localiser.

Au cours des jours suivants, je le croise en faisant mon footing mais n'ayant pas bâton à la main il peut s'enfuir. Quelques jours après, je le vois quitter la propriété par un des trous qui sert à l'évacuation des eaux en cas de forte pluie. On a organisé une seconde battue mais sans résultat.

Du coup, le même jour on a brûlé les herbes autour de la cloture et on a bouché les entrées potentielles. Les photos suivants montrent nos mesures de protection:


Brûlage des herbes pour chasser le(s) serpent(s)


Obturation des trous d'évacuation d'eau

Enfin on s'est renseigné pour savoir si c'était un serpent dangereux ou pas. Il semble que c'était une espèce non venimeuse mais ici tous les serpents sont mauvais donc doivent être tués.

vendredi 21 février 2014

Scènes de deuil

Nous devions passer la semaine à Parakou pour toute une série de réunions. Malheureusement, Eve ne voulait pas dormir et préférait danser ou hurler pendant la nuit. Du coup, nous sommes revenus à la maison hier soir (et la cause de notre départ anticipé a très bien dormi!)

Juste après avoir décidé de rentrer plus tôt que prévu, nous avons appris le décès du fils d'une famille de l'église, un garçon qui était venu à la maison au début de notre installation. Nul besoin de dire que c'est une nouvelle triste et que, dans un sens, j'étais content de pouvoir aller saluer la famille ce matin.

Traditionnellement, quand une personne meurt, tout s'arrête pendant les heures qui suivent, le temps d'organiser l'enterrement, de saluer et soutenir la famille. Lors des jours suivant l'enterrement, la maison accueille des gens qui viennent saluer. C'est ce que j'ai fait ce matin et voici quelques éléments que j'ai notés.
  • Durant les un peu moins de deux heures que je suis resté, il y a eu un flux constant de visiteurs: amis, voisins, enseignements de l'enfant, collègues de travail, collaborateurs etc... . Toutes ces personnes sont venues, certaines pour quelques minutes, d'autres pour plus longtemps. Dans tous les cas, la présence est destinée à montrer que l'on partage la tristesse et la douleur de la famille.
  • A tous les visiteurs, la famille offre de la nourriture. On m'a proposé, ainsi qu'à d'autres, de la bouillie et des beignets. D'autres plats étaient servis.
  • Je sais aussi et j'ai vu ce matin que certains envoient de la nourriture ou font des dons pour aider la famille à accueillir les visiteurs.
  • Pendant le temps où j'étais assis avec le père, on parle de tout et de rien. Ce qui compte, il me semble, c'est d'être là et de montrer que l'on partage des moments difficiles.

Avec le temps passé ici et avec une meilleure compréhension de la langue, je commence à mieux comprendre l'importance de cette façon de faire. Pour des personnes qui comme moi ne savent pas toujours quoi dire ou faire dans des situations de ce type, cette façon de marquer le deuil donne un cadre facile à comprendre et apprécier.

P.S.: j'avais déjà parlé de ce sujet il y a quelques années. Lire ici et .

lundi 10 février 2014

DNF

Il y a un mois nous sommes allés à Cotonou pour assister à la cérémonie où Hilary se voyait remettre les papiers déclarant qu'elle était française.

Derrière l'acronyme DNF se cache l'expression 'déclaration de nationalité française'. C'est le procédure suivie par Hilary pour devenir française.
Il a fallu un certain temps pour comprendre toutes les démarches à accomplir et il a fallu 10 mois d'attente pour que l'on apprenne qu'Hilary était française mais cela valait le coup.

Voici quelques réflexions sur la procédure:
  • La première chose qui a été nécessaire c'est que je prouve ma nationalité française. J'ai donc dû obtenir mon certificat de nationalité française pour ensuite apprendre qu'en fait je n'en avais pas vraiment besoin.
  • Ensuite, il a fallu que l'on prouve notre communauté de vie c'est-à-dire que nous sommes toujours mariés et vivants ensemble. Ca n'a pas été simple car on ne dispose pas des papiers que beaucoup de couples peuvent avoir comme factures d'eau, d'électricité ou de téléphone. Heureusement on a pu trouver les preuves qu'il faut. Le fait qu'on l'on ait trois enfants n'a pas constitué une preuve même si lors de la signature du dossier le consul a bien admis que c'est un élément notable (en plus les trois étaient sages comme des images dans son bureau).
  • Une grande partie du dossier était constitué des actes de naissance et mariage des parents d'Hilary car un état-civil complet est en train de lui être reconstitué en France. Ce sont autant de documents qu'il a fallu traduire.
  • Avec son doctorat, Hilary n'a eu aucun mal à prouver qu'elle avait un bon niveau de français (meilleur que celui de son conjoint dans certains cas d'ailleurs).
  • Constituer le dossier a été un effort logistique car il fallait que je rassemble des documents en France et en Angleterre, puis que j'en fasse traduire certains dans un délai de moins de trois mois. Grâce à l'aide de mon père, de mon beau-père et de notre agent à Cotonou (que je remercie) nous avons pu tout faire dans les temps.
  • Dans l'ensemble de la procédure, le personnel des services consulaires a été extrêmement sympathique et prêt à aider. C'était bien de faire connaissance avec cette administration dans ces conditions.
  • Enfin, la réception a été la cerise sur le gateau. Même si quatre jours de voyage pour une cérémonie pouvait nous inquiéter un peu, on a passé un bon moment et on a découvert une partie de la communauté française. On nous a d'ailleurs donné rendez-vous pour le bal du 14 juillet mais là on fera peut-être l'impasse.

A présent, tout le monde sauf moi est binational dans la famille. Je ne qualifie malheureusement pas encore pour acquérir la nationalité britannique. L'équivalent de la procédure de DNF demande de résider sur le territoire britannique pendant plusieurs années.

Pour lire un résumé des impressions d'Hilary, voir ici.

lundi 3 février 2014

Quand il faut être encore plus flexible

Une chose très importante que j'ai dû apprendre en vivant au Bénin c'est d'être flexible.

Etre flexible c'est accepter que les rendez-vous n'existent pas vraiment. Quand on dit demain cela veut dire dans les trois ou quatre jours à venir.
Etre flexible c'est que souvent mon emploi du temps est dicté par les priorités des uns et des autres.

Cependant, avec le temps j'ai réussi à trouver un équilibre.
Par exemple, faire l'école avec les enfants le matin me permet avoir quelque chose de fixe en début de journée. Quelques soient les aléas, j'ai un élément sur lequel j'ai un peu plus de contrôle.

Et puis, la météo aide aussi en donnant des repères. On sait qu'elle est assez prévisible. Ainsi, de novembre à avril on sait qu'il va faire beau. En saison des pluies, on s'attend à des pluies régulières.
La semaine passée nous avons pourtant été trahis par la météo. On a eu presque toutes les saisons en l'espace de quelques jours: harmattan, saison chaude... et même saison des pluies. Le 31 janvier dernier on n'a presque pas vu le soleil. Pour preuve cette photo prise à 14h00.