lundi 17 novembre 2014

Que faut-il pour lire la Bible?

Alors que le travail de traduction de l'Ancien Testament en langue monkolé avance, je me rends compte que si le travail de traduction est long et complexe, s'assurer que la Bible, une fois publiée sera lue, est un travail tout aussi long.

Alors, que faut-il pour lire la Bible?

Evidemment, il faut d'abord que la Bible soit publiée dans la langue maternelle.
Il faut aussi que les personnes sachent lire. C'est déjà là une première difficulté. En effet, si les taux de scolariation augmentent régulièrement (et dans notre église presque tous les enfants sont scolarisés), il reste encore beaucoup de personnes qui ne savent pas lire dans leur langue maternelle.
Et parmi celles et ceux qui ont été à l'école, la maîtrise de la lecture n'est pas forcément bonne. L'enseignement se fait en français mais peu d'élèves ont une bonne maîtrise du français oral et de la lecture en français. Quant à la lecture en monkolé, ayant fait les cours de baptême avec une cinquantaine de jeunes monkolés, il y a très peu de bons lecteurs ou de bonnes lectrices à haute voix.

Et puis il y a d'autres obstacles que l'on découvre au fur et à mesure. Pour pouvoir bien lire, il faut avoir un éclairage suffisant. Si nos amis sont très débrouillards pour arranger des installations électriques, il n'est pas toujours facile ou possible d'avoir un bon éclairage.
Et même si l'éclairage est bon, il faut aussi que la vue soit bonne. Faisant des études bibliques régulièrement dans deux églises, je me rends compte que beaucoup ont des problèmes de vue qui ne sont pas corrigés. Cela rend la lecture plus difficile et donc augmente le risque que la lecture de la Bible soit négligée.

Ainsi, traduire la Bible n'est qu'une première étape qui doit être accompagnée ou suivie d'autres (alphabétisation, encouragement à la lecture, soin de la vue etc...).

dimanche 9 novembre 2014

Cheminer, fréquenter, manifester

J'aime bien découvrir de nouvelles expressions en monkolé. Souvent, découvrir une nouvelle expression c'est voir qu'une expression déjà connue prend un sens nouveau dans un nouveau contexte. La semaine passée j'ai donc fait la découverte suivante.

Le mot '
isɛɛnɛ' signifie la marche ou le voyage. Dans le livre des Actes on trouve le verset suivant: "Pɔlu ŋa à dasi kpãa à waa nɛ [...] À ce isɛɛnɛ nŋa à koo à lɔ ilɛi Fenisi do ilɛi Samari" (Actes 15:3) ce qui se traduit par "Paul et ses gens se sont mis en route et sont en train de partir [...] Ils ont fait leur chemin, ils sont allés ils sont entrés dans la terre de Phénicie et la terre de Samarie".

Dans un autre contexte, le sens peut être un peu différent. Ainsi, en parlant de deux jeunes gens on peut entendre l'expression "
Filipu do Lidi à waa ce isɛɛnɛ". Dans ce cas, l'expression signifie "Philippe et Lydie sont en train de se fréquenter". Cette traduction c'est en français 'de France' car il faut noter qu'au Bénin 'fréquenter' signifie aller à l'école.

La semaine passée, j'ai encore découvert une nouvelle nuance de sens. Mardi dernier je suis allé à Kandi et il y avait eu une manifestation. Je racontre cela à notre pasteur qui le redit à son tour à un autre collègue. Là où j'avais dit "
Inɛi Kandi gɔ ŋa à waa ce manifestation" (noter le mot français), le pasteur dit
"Inɛi Kandi gɔ ŋa à waa ce isɛɛnɛ". Dans ce cas "à waa ce isɛɛnɛ" signifie manifester.

Donc une même expression peut signifie cheminer, fréquenter ou manifester. Il faut donc bien comprendre le contexte.

mercredi 5 novembre 2014

Conjuguer histoire, apprentissage culturel et nettoyage

Le 5 novembre est le jour où, au Royaume-Uni, on célèbre l'échec d'un complot contre le roi. Dans ce complot, les conjurés voulaient faire sauter le parlement au moment de l'ouverture de la session parlementaire en présence du roi. Cette célébration se fait en faisant des grands feux et en tirant des feux d'artifices.

Et c'est ce que l'on a fait ce soir. Hilary a résumé pour les enfants pourquoi on fête 'Bonfire Night'. Ensuite on a fait un feu et fait des petits feux d'artifices ce que tous les enfants ont bien aimé.








C'était un bon moment pour parfaire les connaissances historiques des garçons. Il est fort possible que dans les jours à venir on voit des scènes en Légos inspirées de cela.

C'était aussi l'occasion de marquer le début de la saison des feux où on va brûler toutes les traces de végétation dans la propriété de façon à se protéger contre d'éventuels feux de brousse.