mardi 25 janvier 2011

Monnaie, monnaie


L'unité monétaire au Bénin est le franc CFA d'Afrique de l'Ouest dont le taux de change est pour le moment lié à l'euro (1€ = 655,957 F CFA).
Une des choses qui m'est encore parfois difficile c'est que la quasi-totalité des paiements se font avec des billets et des pièces (y compris des gros achats de plusieurs centaines de milliers de francs). Pour cela, on a des billets de 1000, 2000. 5000 et 10000 F CFA. Les pièces vont de 5 à 500 F CFA.

Une difficulté qu'on rencontre est celle de faire de la monnaie. En effet, quand on retire notre salaire on a en général des grosses coupures. Par contre, là où on vit les grosses coupures ne sont pas utiles. Pour les petites courses courantes, les gros billets sont un problème car les gens ne les acceptent pas ou n'ont pas la monnaie.

Maranz, dans African Friends and Money Matters [International Academic Bookstore | SIL International (Dallas, TX: 2001)], explique que certains commerçants craignent que les grosses coupures aient été ensorcelées et qu'en fin de journée elles soient devenues de coupures de faible valeur.
Autre complication, à Kandi, personne n'accepte les pièces de 250 francs car elles ressemblent beaucoup aux pièces de 200 francs. Ca complique un peu plus les choses.


Il faut donc toujours faire attention à avoir de la monnaie et à refaire de la monnaie. On arrive à faire cela en achetant du carburant, en allant à La Poste, quand on fait des achats dans certaines boutiques. Une autre possibilité est d'attendre que le vendeur ait trouvé la monnaie ce qui peut prendre un peu de temps.


D'autres moyens que j'ai vu de faire la monnaie (mais que je n'ai personnellement pas testé).

  • Lors d'une cérémonie de libération d'un apprenti, une collecte est organisé pour l'ancien apprenti. Le plateau passe une fois et on dépose de l'argent. Ensuite un homme redemande le plateau et fait la monnaie sur un billet de 2000. J'ai vu la même chose se faire à l'église.
  • Au cours d'une réunion à laquelle j'ai assisté, il y avait un repas et on devait payer 100 F CFA pour le repas. Après le repas, le président de la réunion fait l'annonce que ceux qui veulent faire de la monnaie peuvent venir. L'intérêt est double: faire la monnaie pour ceux qui en ont besoin et avoir moins de pièces à compter et gérer pour les organisateurs.

Et quand on n'a pas de monnaie on peut toujours laisser une avance qu'on pourrait récupérer par la suite. Un des vendeurs de gasoil me doit 250 F CFA par exemple.


PS: je ne suis pas le seul à avoir des problèmes de monnaie. Plusieurs fois à Parakou j'ai vu des chauffeurs de taxi-moto (les zemidjans) se mettre au bord de la route un billet à la main attendant qu'un collègue leur fasse la monnaie.

mercredi 19 janvier 2011

Funérailles (suite)

Dans un récent post (ici) je parlais des funérailles d'un vieil homme du village; funérailles auxquelles j'ai assisté. Je mentionnais qu'après l'enterrement, il y avait une période de sept jours qui avait commencé pour entourer la famille. J'ai pu visiter la famille et on m'a servi un repas pendant ma visite (comme à tous les autres qui étaient là).

On a découvert que les choses étaient un peu différentes en fait. Normalement, quand une personne meurt, les gens et les proches de la famille en particulier peuvent venir visiter pendant une période très longue. Pendant cette période, la famille du défunt doit accueillir tous les visiteurs et fournir logement et nourriture.
Une des difficultés facilement imaginables est que la charge est grande pour les familles d'autant qu'il n'y avait pas vraiment de fin.

Les responsables de l'église ont réfléchi et essayé de trouver un moyen de marquer la fin du deuil d'une façon acceptable par la communauté et les familles. On a pu participer à cette première.
Il a été décidé que le deuil et les visites à la famille se feraient pendant 7 jours et que le huitième jour il y a aurait une cérémonie de fin de deuil à laquelle tous les proches de la famille et tous les gens du village étaient invités.

Ce lundi nous avons été en famille à cette cérémonie. L'activité du village était réduite car beaucoup de gens étaient là. La cérémonie a consisté en des chants de la chorale, des petites allocutions pour parler du défunt et une prédication par un pasteur.
A la suite de cette cérémonie, on a tous été invités à manger un repas préparé par les dames de l'église (igname pilé et sauce et poulet mais aussi riz et pâte mais on n'a pas pu manger tout ce qui nous était offert les portions - comme d'habitude - étant très généreuses).

Cette façon de faire est un changement dans la culture et les traditions. Il semble cependant que cette façon de faire ait été très appréciée par tous, quelque soit l'origine ou l'appartenance religieuse.

lundi 10 janvier 2011

Funérailles et deuil

Hier, un vieil homme du village est décédé. On avait déjà remarqué que le décès d'une personne modifie la vie du village pendant quelques jours et j'ai pu avoir un aperçu plus précis.

En effet, le défunt a été enterré dimanche matin soit quelques heures après sa mort. Toutes les activités normales étaient modifiées, même l'église était vide. J'ai assisté aux obsèques qui avaient lieu dans la concession de la famille. Une tombe a été creusée derrière une des maisons. Les hommes étaient réunis auprès de la tombe tandis que les femmes étaient réunies dans la cour.
Quand la tombe était prête, le corps a été amené pour être enterré et ensuite le pasteur a donné une petite exhortation avant qu'un des responsables de l'église prie.

Après la cérémonie qui a été assez rapide, une période de sept jours commence pendant laquelle les gens du village viennent saluer et réconforter la famille. Cette salutation et cette visite prend traditionnellement le pas sur toute autre activité.
C'est ce que j'ai fait aujourd'hui. Je suis allé m'asseoir avec les autres hommes; des sièges avaient été installés à l'entrée de la concession et tous ceux qui veulent peuvent saluer et s'asseoir.
Ce qui m'a surpris c'est ce que l'ambiance n'était en rien différente de celle de tout autre rassemblement. Les hommes étaient là à discuter. Comme nous l'expliquait le pasteur on vient pour entourer la famille. Mon interprétation personnelle c'est aussi de montrer que la communauté prend le temps de venir et montrer que les liens entre les gens sont toujours présents et importants.

Et pour finir sur une note d'apprentissage, j'ai peu parlé pendant que j'étais là car je voulais plutôt écouté. A un moment un ami me demande si je comprends quand il y a tant de conversations. Je réponds que je comprends un tout petit tout petit peu. Et juste après avoir dit cela tous les hommes présents commentent tous en même temps ma réponse.
Je n'ai pas osé dire qu'en général dans tout grand groupe (quelque soit la langue) j'ai du mal à parler!

PS: tout le monde n'est pas enterré dans sa maison car il existe aussi deux cimetières dans le village.