mardi 29 octobre 2019

Parfois tout s’arrête

Une chose que nous avons remarquée peu de temps après notre arrivée au Bénin c'est que dans certaines circonstances tout semble s'arrêter. Chacun arrête ce qu'il ou elle fait et tous se rassemblent.

      C'est, par exemple, le cas lors des décès (lire ici par exemple).
Dès l'annonce du décès, chacun au village cesse ses activités et se rend au domicile de la personne décédée pour être auprès de la famille. Cela se poursuit pendant quelques jours après le décès.

Cela n'a pas toujours été très facile pour nous de vivre cela. Je n'ai d'ailleurs pas toujours été la personne la plus fidèle pour rendre visite ou aller m'asseoir avec les membres de familles endeuillées.
Cependant j'ai le souvenir du décès de personnes desquelles nous étions un peu proches et je me souviens d'avoir en ces occasions été content de pouvoir marquer le deuil de cette façon.

      Il y a quelques jours deux personnes très proches de notre famille ont été impliquées dans un grave accident et ont été grièvement blessées.
Dès la nouvelle de l'accident nous avons décidé que j'allais aller à l'hôpital où beaucoup de gens de l'église étaient rassemblés. J'ai passé l'après-midi là avec plusieurs dizaines de personnes devant les urgences au côté du père de famille.
C'était une scène et une situation complètement différentes de ce que j'ai pu vivre dans les urgences d'un hôpital britannique il y a un peu plus d'un an (voir ).

Le fait d'être présent là à l'hôpital était une façon de montrer que toute la communauté (membres de l'église et autres personnes, responsables du village…) était affectée par l'accident et solidaire avec la famille des blessés.

J'ai aussi remarqué que tout au long de l'après-midi des personnes aidaient en réglant les factures des soins de façon à soulager de ce souci les proches des blessés. De même certaines personnes s'occupaient de gérer les relations avec la police pour l'enquête et d'autres organisaient le transfert en ambulance quand cela a été nécessaire.

En rentrant à la maison ce soir-là je me suis dit que oui il est des circonstances où tout s'arrête et que s'arrêter, prendre le temps d'être aux côtés de celles et ceux qui souffrent est important.

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