vendredi 2 avril 2010

Frustration linguistique

Depuis que nous sommes arrivés au village nous expérimentons un peu de frustration par rapport à notre niveau de langue.
Nous savions que l'on aurait des difficultés à comprendre la langue vu qu'on n'avait pas encore vécu dans un environnement monkolophone, mais savoir une chose et l'expérimenter sont un peu différents.

La frustration vient essentiellement du fait qu'on a des niveaux assez différents dans nos compétences en monkolé.
  • On arrive sans trop de problème à lire. Cela s'explique assez facilement parce que le monkolé s'écrit phonétiquement. Là où on a du mal c'est à mettre les tons parce qu'à l'écrit, on ne les indique pas pour ne pas surcharger le texte.
  • On arrive aussi à écrire (là encore le fait que l'écriture soit phonétique aide beaucoup).
  • On peut parvenir à s'exprimer un peu à l'oral, raconter ce qu'on fait, poser des questions etc. Ainsi j'avais pu expliquer à une dame qui travaille pour nous qu'elle devait venir travailler même si on s'absentait durant une journée pour aller à Malanville. Tout ceci pourrait faire croire que je suis assez compétent.
  • Par contre, on a encore beaucoup de mal à comprendre quand on nous parle. On est obligé de faire répéter nos interlocuteurs, répéter encore pour essayer de comprendre et parfois les gens laissent un peu tomber (et d'autres essayent d'expliquer un peu en français ce qui n'est pas facile pour eux).

A l'oral ce qui semble difficile c'est que les gens parlent vite (ou en tous cas ça nous semble rapide). Et en plus le vocabulaire manque (j'ai déjà pas mal perdu durant le temps du déménagement).
Et puis on n'a pas toujours le contexte de la conversation ou la direction dans laquelle on va ce qui fait qu'on découvre sur le coup (ou plutôt après coup quand on commence à comprendre).

Tout ceci est normal; ça constitue une partie du choc linguistique. La question qui reste est de savoir comment le négocier. En un sens c'est motivant; il faut parvenir à parler et entendre la langue si on veut pouvoir travailler parmi la population monkolée. D'un autre coté ça demande de la persévérance.

1 commentaire:

N.D a dit…

Il n'y a pas un an que vous êtes au Bénin ,ne perdez pas courage ,les progrès se feront petit à petit!