lundi 16 juin 2014

Exode vers les champs, salutations et santé publique

En monkolé il y a trois formules principales que l'on utilise lorsqu'on quitte quelqu'un. J'en ai peut-être déjà parlé mais je le rementionne ici:
  • 'I gbe bii i kɔ̃ɔsi' qui signifie à tout à l'heure. C'est la formule qu'on utilise le plus souvent au cours de la journée car vivant dans un village il est très vraisemblable qu'on revoit la même personne à un autre moment.
  • 'I gbe ala' qui signifie à demain (littéralement 'ça reste demain') qu'on emploie plutôt en fin de journée quand on pense qu'on ne reverra pas cette personne avant le lendemain.
  • 'I gbe ala akã' qui signifie à un autre jour (littéralement 'ça reste deux jours' - deux jours étant une période de temps de 2 jours jusqu'à un an) qu'on emploie plutôt quand on ne sait pas quand on reverra cette personne.

Cet après-midi je suis sorti faire une course et en sortant je croise une dame du village qui porte diverses choses sur la tête. On se salue et je lui dit juste avant de poursuivre mon chemin "
I gbe bii i kɔ̃ɔsi.". Cette dame me répond "I gbe ala akã."
J'ai tout de suite compris pourquoi elle me disait cela (au lieu de me répondre "
I gbe bii i kɔ̃ɔsi"). En effet, cette femme portait plusieurs seaux et bassines ainsi qu'une natte. Cette femme est en train de partir au champ pour les travaux agricoles et elle va rester là un certain temps et me dit donc 'à dans deux jours - ou plus'.

Les travaux agricoles ont commencé et beaucoup de gens au village partent dans les fermes. Les fermes sont des abris temporaires car certains ont des champs à dix ou vingt kilomètres du village. Ils (hommes, femmes et enfants) vont y passer plusieurs semaines ne rentrant pas souvent au village.



Photo de la ferme d'un de nos amis (janvier 2011)

Cette migration vers les fermes posent aussi des difficultés en terme de santé. Ainsi, il y a quelques jours il y a eu une nouvelle campagne de vaccination contre la polio. Que des familles soient dans leurs fermes fait qu'il est plus difficile d'atteindre les enfants.
Et une amie infirmière nous a malheureusement appris que parfois les gens négligent de prendre des moustiquaires avec eux ce qui augmente l'exposition au palu alors qu'on est en saison des pluies.

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